Chapitre 7

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« Lost myself that night
I threw it all away
Those are the things I've hated
Then Iwentand caved in
I'ma mess right now
My heart isin two places
Half is back at home »


Lorsque je me réveillais le lendemain, j'avais la bouche pâteuse et une envie de placer ma tête sous un rouleau compresseur. J'étouffais un grognement tout en papillonnant des yeux. La lumière était trop vive, semblable à une flamme brûlant ma rétine. En tournant la tête, je constatais qu'il y avait une aspirine et un verre d'eau posé sur ma table de chevet. Et un instant, je me demandais comment c'était arrivé là. Je n'avais aucune envie de me lever, mais ma vessie se rappela soudainement à moi. Alors tel un poids mort, je me redressais, mon jogging faisant office de pyjama me glissant sur les hanches. Je me levais précipitamment, courant vers les toilettes avant de vider ma vessie par saccade, tout en réfléchissant. Il y avait deux possibilités : Soit Léda était restée et avait trouvé la boîte d'aspirine dans cette grande baraque, soit Adam était rentré, avait constaté mon état pitoyable, et j'allais clairement en chier.

Lorsque j'essuyais la dernière goutte, je fus prit d'un violent sursaut dans l'estomac. Visiblement, lui n'avait pas apprécié la soirée d'hier. J'allais probablement être malade toute la journée. Je me lavais les mains, mon esprit voguant à travers les brumes épaisses de mon inconscient. C'est en constatant mon reflet que j'eus un choc. Non seulement j'avais une tête de mort-vivant, mais en plus, mes yeux étaient rougis, comme si j'avais passé la nuit à pleurer. Pourtant, je n'en avais aucun souvenir. A dire vrai, je n'avais pas le souvenir de grand-chose à part le début de la soirée, quand je n'avais à mon actif que quelques cocktails. Je me frottais les yeux, et me dirigeait à nouveau vers ma table de chevet. Si je devais me faire passer un savon, alors c'était peut-être mieux de prendre l'aspirine.

Quand je descendis, Adam lisait le journal tout en prenant son petit-déjeuner. J'avais ma réponse : j'allais en chier. Il ne m'adressa ni un regard, ni même un bonjour. Je me ratatinais sur moi-même, me traînant vers la table tout en boudant la nourriture. Si je mangeais maintenant, je sentais que j'allais tout rendre. Seul le café trouva grâce aux yeux de mon estomac. Je me servis une tasse en silence, et je contemplais mon fiancé qui attendait certainement que je lui explique pourquoi j'étais complètement saoul quand il était rentré. De base, je voulais mettre de l'eau dans mon vin, et essayer d'arranger la situation pour peut-être passer à travers les mailles d'une dispute. Mais son attitude m'agaça profondément.

– Tu vas m'ignorer toute la journée ? demandais-je, agressif.

Lentement, très lentement, il quitta des yeux son journal pour poser un regard assassin sur moi. J'avais l'impression d'être à nouveau un enfant et d'avoir faire une grosse bêtise. Je détestais lorsqu'il me faisait sentir ainsi.

– Je ne sais pas, tu comptes m'expliquer pourquoi je me suis retrouvé avec un cadavre dans mon lit et un message de Léda me disant que je devais prendre soin de toi ?

Adam n'aimait pas que je boive. À raison. Mais il n'aimait pas non plus que je traîne avec Léda, et ça, c'était plus problématique.

– C'est rien bordel, on s'est juste amusé. C'était le retour de Léda, et... je sais pas, y'avait ce type Milo, il était pas à l'aise alors...

Je me coupais brusquement, parce que je me souvins de Milo. Milo qui n'était pas à l'aise au Maggie's bar. Milo que j'avais essayé de décoincer. Mais que s'était-il passé ensuite ? J'allais devoir le demander à ma meilleure amie, ou prier pour que ma mémoire me donne quelques aperçus en flashback.

– Tu sais que tu ne dois pas boire.

– Et quoi ? J'ai pas le droit de m'amuser un peu ? Je sors pratiquement jamais, c'est bon, lançais-je avec désinvolture.

Grey - L. S. [BXB] TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant