How I fell in love

Chapitre 38

Je décide de m'asseoir à côté d'Ambre en voyant sa mine renfrognée.

Je chuchote à l'oreille de Nour.

Moi : Désolée Nour, Ambre a l'air assez maussade, je veux lui demander ce qui ne va pas. On a qu'à s'asseoir ensemble au prochain cours ?

Nour : Oui, pas de soucis.

Elle part s'asseoir à côté d'Elias tandis que je me laisse tomber sur la chaise à côté d'Ambre en soupirant.

Ambre : Tu te mets pas avec elle ?

Moi : Arrête un peu. Nour est une fille vraiment géniale.

Elle lève les yeux au ciel et marmonne.

Ambre : On a pas vraiment la même conception de géniale...

Moi : Je comprends pas. Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? Je peux comprendre que vous n'avez pas de points communs et que vous ne voulez pas être amies, mais vous pouvez au moins tenter de vous entendre non ?

Ambre perd son calme et frappe du poing sur la table.

Ambre : C'est moi qui comprends pas Mel. Comment tu peux être amie avec une fille comme elle ?

Je commence à bouillir de l'intérieur.

Moi : Qu'est-ce que tu veux dire ? C'est parce qu'elle met le voile, c'est ça ? Je te rappelle que ton Elias est de la même religion qu'elle, je vois pas en quoi ça peut te déranger !

Elle soupire bruyamment.

Ambre : Tu me connais ou pas ? Je me fous pas mal de quelle religion elle est, c'est sa vie, ça la regarde elle. Ce qui me dérange en revanche c'est sa mentalité, sa façon de voir les choses. Et ça je ne peux pas tolérer.

Je décide de me calmer et de l'écouter à la place.

Moi : Bon. Alors dis-moi. Qu'est-ce qui t'a dérangée dans sa façon de penser ?

Ambre : Tu sais, j'assume que je suis bi, j'ai pas de problème avec ça. Et Nour l'a appris. Elle a commencé à faire la morale à Elias, devant moi en plus. En lui disant que c'était pas normal qu'il accepte ça etc... Elle a voulu l'inciter à me quitter, heureusement il a pris ma défense. C'est pour ça que je ne veux pas lui parler, et que je comprends pas ce que tu lui trouves. Toi qui sors avec Andréa, tu ferais mieux de te faire à l'idée qu'une fois que Nour l'apprendra, crois-moi, elle ne te parlera plus.

J'ouvre la bouche pour répliquer mais aucun son ne sort.

Jamais je n'aurais pensé qu'elle aurait un problème avec ça...

Moi : Tu sais quoi, je vais lui en parler. Je vais tenter de la faire changer d'avis sur la question.

Ambre : Si tu veux... Mais je suis persuadée que tu perds ton temps.

Moi : Pas moi. Si ça se trouve, ça la fera réfléchir. Peut-être qu'elle n'a eu que la version que de personnes ayant une vision négative de l'homosexualité, comme quoi c'était contrenature etc... Mais peut-être que si on lui explique vraiment, qu'on lui dit que c'est normal, elle comprendra. Elle est vraiment pas du genre à juger.

Ambre hausse les épaules, toujours peu convaincue.

Ambre : Si tu le dis.

J'essaye de détendre l'atmosphère.

Moi : Tu veux venir chez moi ce soir ?

Ambre : Vraiment ? Je peux ?

Moi : Oui, on pourra réviser !

Ambre : Merci Mel !

Elle me fait un câlin.

La sonnerie retentit pile à ce moment.

Ambre : Ça m'a fait du bien de parler avec toi. Merci Mélissa, vraiment !

Moi : Oui, pareil !

On sort de cours et je manque de foncer droit sur quelqu'un.

Moi : Ah ! Excuse...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je me rends compte que la personne n'est autre qu'Andréa.

Moi : Andréa ! Tu m'as fait peur !

Andréa : C'est toi qui m'a foncé dessus en même temps ! Je te manquais trop ?

On se met à rire.

Andréa : Tu sais pas la nouvelle ?

Moi : Non, dis-moi ?

Andréa : Les cours sont annulés pour cette après-midi !

Moi : Vraiment ?!

Elle m'explique la raison pendant qu'on se dirige vers le portail, bras-dessus, bras-dessous.

Andréa : Donc... Ça te dit qu'on aille se poser dans un parc ? On pourra discuter.

Moi : Bonne idée.

Nous nous mettons en chemin vers le parc.

Une fois arrivées, on s'asseoit sur un banc.

Moi : Alors, parle-moi un peu de toi.

Andréa : De moi ?

Moi : Oui, de ta famille etc...

Andréa semble réfléchir quelques instants.

Andréa : Tu sais, j'ai une vie plutôt basique. J'ai deux petites sœurs, de 10 et 8 ans, elles sont vraiment adorables toutes les deux. Mes parents, mes sœurs, et moi, on a vécu à Bordeaux avant d'arriver ici. Mais on y revient deux ou trois fois par an pour rendre visite à ma tante. On s'est installés ici parce que mon père a eu une mutation, et franchement, je m'y plais bien. Je me suis fait de très bonnes amies, et puis... Je t'ai rencontrée toi.

Elle me fait un clin d'œil.

Je rougis légèrement.

Moi : Je vois... Bordeaux ne te manque pas trop ?

Andréa : Un peu quand même, j'ai eu du mal à m'adapter au climat d'ici, et ça a été dur de laisser tous mes amis, mais j'ai gardé contact avec la plupart d'entre eux et on se revoit quand je reviens en vacances, donc ça va.

Moi : Tant mieux alors.

Andréa : Et toi ?

Nous parlons pendant au moins deux bonnes heures, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il est l'heure de rentrer.

Moi : Je pense que je vais devoir y aller...

Andréa : Déjà ?

Moi : Oui, j'ai promis à ma meilleure amie qu'on réviserait ensemble...

Andréa : Pas de soucis, à demain Mel !

On s'embrasse doucement, et nous repartons chacune de notre côté.