Chapitre 9 : Liens d'amitié

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Chaque matin, je scrute l'entrée du lycée avec une lueur d'excitation dans les yeux, cherchant désespérément le visage familier de Lucas parmi la foule. Cette routine est devenue ma petite dose d'adrénaline matinale, et je ne peux m'empêcher de sourire en imaginant nos conversations à venir.

J'attends à l'entrée, je sens une main légère se poser sur mon épaule. Je me retourne pour voir le visage radieux de Sabrine, ma plus vielle amie d'enfance.

"Salut ! Toujours à la recherche de quelqu'un ? dit-elle avec un clin d'œil complice.

Je ris doucement.

"Eh bien, il y a quelqu'un que j'aimerais bien voir, en effet."

Elle me fait un sourire taquin.

"Lucas, c'est ça ? J'ai bien vu comment tu le cherches du regard chaque matin."

Je rougis légèrement, prise au dépourvu.

"Tu es vraiment observatrice."

"Je peux l'être quand je veux. Alors, comment ça se passe entre vous ?" 

Je détaille brièvement la soirée du Brâme du Cerf et les moments partagés avec Lucas. Elle m'écoute avec un intérêt sincère, accrochée à chaque mot.

"Fascinant. Il a vraiment réussi à capter ton attention."

Je n'assume pas mes sentiments.

"Il est gentil."

Nous nous précipitons vers la salle d'examen. J'ai du mal à me concentrer sur l'examen, mon regard se détournant par moments vers Camille, qui semble tendue et agitée.

L'examen prend fin, je me lève précipitamment de ma chaise, déterminée à en savoir plus sur la situation de Camille. Je la vois quitter la salle en hâte, se faufilant parmi les autres élèves. Je la suis discrètement, ressentant une boule d'inquiétude grandir dans ma poitrine.

J'arrive devant les toilettes et je l'aperçois en train de se pencher au-dessus d'un lavabo, en proie à des haut-le-cœur. Je m'approche doucement et pose une main compatissante sur son dos.

" Camille, ça va ?"

Elle sursaute et se redresse rapidement, essuyant sa bouche d'un geste nerveux. Ses yeux sont rougis et gonflés, trahissant sa détresse. Elle me regarde avec surprise, visiblement gênée d'avoir été découverte dans cet état.

"Inaya ? Qu'est-ce que tu fais ici ?" a-t-elle bafouillé.

"Je t'ai vue partir si rapidement, j'ai pensé que quelque chose n'allait pas. Tu vas bien ?" 

Elle hésite un instant, puis baisse la tête, les larmes perlant à nouveau au coin de ses yeux.

"Non, tout va mal... Je... Je ne sais pas quoi faire."

Mon cœur se serre d'empathie pour mon amie. Je pose doucement ma main sur la sienne, la rassurant de ma présence.

"Camille, tu peux tout me dire. Je suis là pour toi."

Les mots semblent libérer un poids des épaules de Camille, qui finit par fondre en larmes.

En l'aidant à reprendre son souffle, je remarque les marques sur ses bras. Je pris une profonde inspiration, cherchant les mots justes.

" Est-ce que tu te fais du mal ?"

Ses bras portent les marques silencieuses de sa douleur intérieure. Des traces fines et douloureuses s'étirent sur sa peau, témoignant des moments où elle avait cédé à la tentation de soulager sa souffrance par le biais de l'automutilation. Les cicatrices forment un ensemble complexe de lignes délicates, racontant une histoire d'émotions tumultueuses et de luttes internes. Certaines marques semblent plus anciennes, leurs contours s'estompant légèrement dans la peau. D'autres, plus récentes, arborent encore une teinte rougeâtre, signes d'une bataille intérieure récente. Les scarifications forment un motif presque hypnotique, une symphonie d'émotions douloureuses gravées sur la peau.

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