Chapitre 40 :

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Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, mon tout premier anniversaire sans Camille et sans mon grand-père. Les mois ont passé depuis ce jour où nous avons fait nos adieux à mon cher grand-père. Je me remémore cette période douloureuse, les moments où j'ai ressenti sa présence à mes côtés, comme un ange gardien veillant sur moi.

Le lundi qui a suivi ce weekend funeste, j'étais déjà assise sur les bancs de l'école. Étrangement, j'ai pleuré pendant les cinq premières minutes du cours, puis j'ai été absorbée par les enseignements, comme si la vie continuait son cours, imperturbable. Comme si rien ne s'était passé. Cette capacité à basculer de l'émotion à la concentration était à la fois étonnante et troublante.

Malgré ma capacité à basculer rapidement entre l'émotion et la concentration, je suis sensible. L'enterrement n'avait pas été facile, c'était un moment déchirant. Heureusement, j'avais pris des nootropiques assez puissants. Ces substances m'ont permis d'avoir du recul sur la situation, de voir les choses d'une manière différente. Ce jour-là, je n'ai pas versé une seule larme. J'étais d'un calme imperturbable, capable de soutenir mes proches sans être submergée par le chagrin.

C'était comme si j'avais reçu un don des cieux, la capacité de rester forte dans les moments les plus sombres. Mais je ne vous mentirai pas, une fois rentrée chez moi, lorsque l'effet des pilules a commencé à s'estomper, j'ai pleuré toute la nuit. J'ai laissé sortir toute la douleur et le chagrin qui avaient été enfermés en moi pendant si longtemps. Parfois, il faut du temps pour accepter la réalité de la perte, même si on parvient à la masquer temporairement.

Mariana m'interrompt brusquement. Elle crie mon nom et se jette sur moi avec l'enthousiasme d'un enfant qui retrouve ses parents à la fin de la journée d'école. Prise au dépourvu, je me recroqueville instinctivement, affichant un sourire nerveux.

"Mariana, tu m'as fait peur," lui dis-je en riant légèrement, essayant de cacher l'embarras qui me submerge.

Elle s'écarte, les yeux pétillants de joie. "Désolée, Lauren, je ne pouvais pas attendre pour te dire quelque chose !"

Curieuse de savoir ce qui la rendait si excitée, je demande : "Qu'est-ce qui se passe ?"

Mariana, les yeux toujours pétillants, répond d'un ton exubérant : "Eh bien, devine quoi ? Le sandwich que j'ai pris à la cafétéria aujourd'hui, tu ne croiras jamais ce qu'ils ont mis dedans !"

Mon sourire se fige un instant, déconcertée par son empressement pour une histoire aussi banale. "Un sandwich, vraiment ?"

Elle acquiesce vivement. "Oui, Lauren, c'était incroyable. Du poulet, de la laitue, et... attends-toi à ça... de la moutarde !"

Je pousse un soupir de soulagement mêlé d'amusement. Mariana a le don de me surprendre par son enthousiasme pour les détails les plus anodins. "C'est génial, Mariana. Vraiment génial."

Elle sourit, apparemment satisfaite d'avoir partagé cette nouvelle passionnante, tandis que je retourne à mes réflexions, secouant la tête avec un sourire en coin. Parfois, il était difficile de comprendre ce qui se passait dans l'esprit débordant d'imagination de Mariana.

En fait, parlant de choses intéressantes," commençai-je, "demain, c'est la grande réunion des enseignants pour décider qui va être 'écrémé' de la classe. J'espère vraiment que ce sera Maréchal, tu sais, le gars qui ne peut s'empêcher de corriger le professeur à chaque cours."

Mariana semble soudainement plus attentive. "Ah ouais, Maréchal ? C'est vrai qu'il est un peu insupportable. Mais n'oublie pas Dupont, celui qui monopolise toutes les questions en mathématiques. C'est devenu un vrai cauchemar d'aller en cours avec lui."

Paraître sans faiblirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant