Chapitre 23 : Un esprit sain dans un corps sain

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Le temps continue de s'écouler, implacable, apportant avec lui la frénésie des examens et de la préparation pour le bac. Les journées se succèdent à un rythme effréné, chaque moment rempli d'efforts intenses pour absorber autant de connaissances que possible. Pourtant, malgré toute cette activité, je me sens étrangement vide, comme si une partie de moi avait disparu avec Camille.

Sabrine et moi nous croisons dans les couloirs du lycée sans échanger un regard ni un mot. Notre amitié autrefois solide s'est effritée, et je suis laissée seule avec mes pensées et mes peurs. La solitude pèse sur moi, chaque journée devenant une épreuve à traverser.

Les disputes entre mes parents se poursuivent, alimentées par les problèmes financiers que mes études impliquent. Les appels téléphoniques remplis de colère et de frustration résonnent dans la maison, créant une atmosphère tendue et étouffante. J'essaie de me concentrer sur mes révisions, mais il est difficile d'ignorer les cris qui me parviennent à travers les murs.

Dans ces moments de désespoir, je me raccroche à l'idée que tout cela est temporaire. Bientôt, le bac sera derrière moi, et peut-être que je pourrai enfin recommencer à vivre ma vie comme je le souhaite.

Le cours de sport du jour est de la course à pied, une épreuve que je redoute autant que je suis attirée par elle. Malgré ma fatigue, je décide de prendre des risques, courant au-delà de mes limites habituelles. Chaque foulée est un défi, un moyen de me libérer temporairement de mes pensées tourmentées. J'ignore les signaux de mon corps qui me supplient de ralentir, désireuse de souffrir un peu plus, de me distancer de la réalité.

L'effort est intense, presque douloureux, mais étrangement libérateur. Chaque pas me rapproche de cet état de vide où je peux momentanément oublier mes soucis.

Je tiens bon jusqu'à la fin du cours, chaque instant passé à courir étant comme une pause salutaire dans le tourbillon de ma vie. 

Le retour au gymnase est brutal. Mon corps, épuisé par l'effort excessif que je lui ai imposé, finit par céder. Mes jambes flanchent, et...plus rien.

J'ouvre les yeux, je me trouve allongée sur le sol du gymnase, ma vision encore floue. Je sens une main sous ma tête, me soutenant doucement, tandis qu'une autre prend mon pouls.

"Inaya, tout va bien. Repose-toi un instant."

Ses paroles me parviennent comme un écho lointain, et j'essaie de me redresser, sentant la faiblesse dans chacun de mes membres. 

"Monsieur Osgart ?"

Il m'aide à m'asseoir, son visage exprimant à la fois l'inquiétude et le soulagement.

"Tu as fait une chute de tension. Tu t'es poussée trop loin."

Je me passe une main sur le front, réalisant à quel point j'ai été imprudente. Mon désir de fuir mes problèmes m'a poussée au-delà de mes limites, mettant en péril ma santé.

"Je... Je suis désolée, Monsieur."

J'essaie de me relever, mais mes jambes tremblent et refusent de me soutenir. Avant que je ne puisse m'effondrer complètement, il m'attrape, me rassurant d'une main ferme mais douce.

"C'est bon, je te tiens. Ne te précipite pas."

Je me laisse doucement retomber sur le sol, m'adossant au banc.

Mes mains tremblent légèrement, et je sens une vague de vertige m'envahir. Mon professeur se met à genoux près de moi, me scrutant avec une préoccupation évidente.

"Tu es pâle, et tes yeux ont l'air vitreux. Comment te sens-tu ?"

sa voix douce m'apaise. Je sens ses mains chaleureuses sur mes épaules, me transmettant une sensation de réconfort.

Paraître sans faiblirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant