Chapitre 37 :

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Ma vie à Paris reprend son cours, agitée et exigeante. Les cours et les examens s'enchaînent sans répit, et je me retrouve à jongler entre les sciences, les maths et les moments précieux que je passe avec ma famille. Le rythme est intense, mais je m'accroche à mes rêves avec une détermination renouvelée.

Un jour en cours de biologie, nous nous lançons dans la dissection de criquets, une expérience à la fois fascinante et délicate. Alors que je m'applique à dessiner les observations que j'ai faites, j'entends le professeur passer devant la table de Mariana. Je vois ses lèvres bouger, mais la distance ne me permet pas d'entendre ce qu'il dit. Pourtant, le visage de Mariana se décompose rapidement.

J'entends un ton glacial s'élever de la voix du professeur. "Ton dessin est moche", dit-il d'une manière rabaissante. Mariana, qui est extrêmement sensible, ne peut retenir ses larmes. Une vague de surprise et de consternation parcourt la salle de classe. J'en suis stupéfaite, mais je sais aussi que Mariana ne mérite pas un traitement aussi cruel.

Je sens une pointe de rire monter en moi, mais je me retiens avec effort. Je pose doucement ma main sur l'épaule de Mariana, tentant de la réconforter malgré la colère qui m'envahit également. 

"Ne t'en fais pas, Mariana", dis-je d'une voix apaisante. "Ce n'est qu'un dessin, et ce n'est pas le reflet de ta valeur."

Elle me regarde, les yeux brillants de larmes, et esquisse un sourire tremblant. "Merci, Inaya", murmure-t-elle doucement. "Je sais que ce n'est pas grave, mais parfois, les mots peuvent vraiment blesser."

Je lui adresse un sourire réconfortant. 

"Tu as raison. Mais n'oublie jamais que tu es bien plus que ce que les autres disent de toi. Ne laisse pas un commentaire insensible te faire douter de toi-même."

Elle hoche la tête, essuyant discrètement une larme du coin de l'œil. Les moments de vulnérabilité ne font que renforcer notre amitié, et je sais que nous avons besoin de nous soutenir mutuellement dans ce tourbillon d'émotions et de défis.

La journée de cours touche à sa fin, et je me sens empreinte d'un sentiment apaisé après avoir réconforté Mariana. De retour dans mon petit appartement parisien, je me plonge avec une excitation grandissante dans mes recherches sur les études vétérinaires en Roumanie. Au fur et à mesure que j'explore les informations, je sens une vague nouvelle d'enthousiasme m'envahir.

Les opportunités offertes par les universités roumaines semblent prometteuses. De nombreux camarades français optent pour cette voie, particulièrement ceux qui n'ont pas réussi le concours en France. Comme si une porte s'entrouvrait vers une autre voie pour réaliser mon rêve.

Je me mets à rassembler les documents nécessaires pour les dossiers de candidature. Formulaires, relevés de notes, lettres de recommandation, tout cela exige une préparation minutieuse avant d'être envoyé aux quatre écoles de médecine vétérinaire en Roumanie. L'ampleur de la tâche m'engloutit rapidement, et je me retrouve à jongler entre piles de papiers et exigences administratives.

Entre les cours, les révisions et la préparation des dossiers, j'ai l'impression de mener deux vies parallèles. Mes journées sont emplies et les nuits se consacrent à cette tâche monumentale. Je cesse de compter les heures passées à remplir les formulaires, à trier les photocopies, à m'assurer que chaque détail est parfaitement ordonné.

Par moments, je suis submergée par les détails administratifs, mais je puise dans ma détermination pour persévérer. Chaque formulaire rempli me rapproche un peu plus de mon rêve, de cette opportunité de devenir vétérinaire. Malgré les défis, je suis prête à affronter chaque obstacle, à les transformer en autant de marches vers mon but ultime.

Paraître sans faiblirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant