Chapitre 14 : Les pas vers l'authenticité

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Le jour tant attendu arrive enfin. Je me tiens près de la fenêtre, observant avec anticipation la rue en bas. La voiture de mon père est garée là, et je ressens un mélange d'excitation et de nervosité. J'ai pris soin de me préparer, optant pour une tenue décontractée mais soignée. Je veux que tout soit parfait pour cette rencontre.

Je glisse mon téléphone dans ma poche, attrape ma veste et quitte ma chambre. Dans le couloir, je jette un dernier coup d'œil à la porte de la chambre de ma mère, mais elle semble immergée dans son propre monde. Elle ne semble même pas avoir remarqué mon départ ni se demander où je vais à cette heure-là. 

Peut-être que c'est mieux ainsi

Je descends les escaliers avec précaution, mes pas presque silencieux sur le tapis. En atteignant la porte d'entrée, mon cœur bat plus fort. Je l'ouvre doucement, et là, il est. Mon père est assis au volant de sa voiture, un sourire chaleureux illuminant son visage. Je m'approche, sentant l'excitation monter en moi.

Il sort de la voiture et m'ouvre les bras pour un étreinte chaleureuse. Je m'y blottis avec tendresse, me laissant imprégner par sa présence familière et réconfortante.

"Bonsoir, ma grande," dit-il d'une voix douce, son étreinte me rappelant combien il m'avait manqué.

"Bonsoir, papa."

Le monde autour de moi semble s'estomper alors que nous nous embrassons.

Nous montons dans la voiture, et je m'installe côté passager. Le moteur vrombit doucement tandis que nous quittons la maison.

"Alors, comment s'est passé le championnat ?"demande-t-il, ses yeux curieux se posant sur moi.

Je lui raconte l'excitation des matches, les rencontres gagnées, et le moment euphorique de la victoire. Son visage s'illumine de fierté et d'admiration, et je suis submergée par la chaleur de son soutien.

"Notre prochain arrêt, c'est une crêperie que j'ai découverte dans le coin. Ça te dit ?"

"Absolument, j'adore les crêpes."

Nous arrivons à la crêperie, et l'odeur alléchante de crêpes  fraîchement cuites me chatouille les narines. Mon père me guide à l'intérieur, où la chaleur et l'ambiance chaleureuse m'accueillent. Et là, je les vois. Mes grands-parents, assis à une table, les sourires sur leurs visages quand ils nous aperçoivent.

Je ressens un mélange de joie et de nervosité en m'approchant d'eux. Mon père et moi nous installons à leur table, et les présentations se font naturellement. Leurs mains chaleureuses serrent les miennes, et je me sens enveloppée par leur bienveillance.

Pendant le repas, nous partageons des rires, des histoires et des souvenirs. Je découvre des facettes de ma famille que je n'avais jamais vraiment connues. Ma grand-mère me parle de sa passion pour la cuisine et de son amour pour les traditions, et mon grand-père évoque des récits de son passé.

La soirée avance, je me rends compte à quel point cette rencontre signifie pour moi. C'est comme si une partie de moi, longtemps négligée, se reconnectait enfin à ses racines. J'observe mon père, mon grand-père et ma grand-mère, et je me sens reconnaissante pour ce moment précieux que nous partageons tous ensemble.

Les discussions animées se poursuivent à la table, mais bientôt, un nuage d'incompréhension et de désaccord s'installe. Mes grands-parents semblent de plus en plus agacés par mes réponses concernant la religion. Ils ne comprennent pas pourquoi je ne prie pas, pourquoi je ne respecte pas les traditions comme ils l'attendent d'une fille de musulman.

Paraître sans faiblirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant