Paraître sans faiblir

Chapitre 31 : Une rentrée exigeante

La rentrée en prépa approche à grands pas, plongeant mon cœur dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Je me trouve dans un état d'excitation mêlé d'une appréhension profonde. Après tout, c'est le point de départ de mon voyage vers la réalisation de mon rêve de devenir vétérinaire.

Je prends un train en direction de Paris. Là, dans cette ville vibrante et éblouissante, je me retrouve seule, devant la porte d'un minuscule appartement de 8 mètres carrés qui sera mon sanctuaire. L'excitation qui m'a portée à l'idée de la vie urbaine commence à se teinter d'une légère mélancolie alors que je réalise à quel point la réalité diffère de mes rêves.

Paris, souvent idéalisé, est devenu un territoire étranger qui me fascine autant qu'il m'intimide. L'appartement, d'une étrange impersonnalité, semble rétréci par les murs qui me font face. Je soupire en contemplant cet espace confiné, consciente que c'est le commencement d'un nouveau chapitre de ma vie, un chapitre qui semble dénué de joie et de confort pour l'instant.

Maintenant, c'est la rentrée. La porte du lycée se dresse devant moi, immense et majestueuse, mesurant au moins quatre mètres de hauteur. Son aspect intimidant est atténué par l'excitation qui me parcourt. L'intérieur du lycée est tout aussi impressionnant, avec de magnifiques sculptures intégrées dans les murs de pierre qui racontent l'histoire et la grandeur de l'établissement. C'est une architecture qui raconte un récit millénaire, un récit auquel je m'apprête à ajouter un nouveau chapitre.

Le personnel enseignant nous accueille chaleureusement, nous guidant à travers les vastes couloirs jusqu'à une grande salle, tout aussi majestueuse que le reste du bâtiment. Les chaises alignées semblent attendre, prêtes à accueillir les rêveurs et les ambitieux qui vont occuper ces sièges. Les visages autour de moi affichent une combinaison de nervosité, d'anticipation et d'espoir.

Le discours du proviseur résonne dans la salle, les mots portant la gravité de la tâche qui nous attend. Il nous rappelle que nous sommes désormais l'élite de la France, les esprits les plus brillants de notre génération. Cependant, il ne ménage pas ses paroles quant à la difficulté qui nous attend. Il évoque les nuits blanches, les sacrifices, les moments de doute qui parsemeront notre parcours. Le rythme sera intense, les attentes élevées, et il nous avertit que peu d'entre nous parviendront jusqu'au bout. Il mentionne même les dépressions et les abandons qui se produiront au fil de ces deux années exigeantes.

Le proviseur pointe vers une rangée d'infirmiers et de psychologues qui se tiennent discrètement en arrière-plan, comme des sentinelles prêtes à intervenir en cas de besoin. Leur présence rappelle que la prépa n'est pas seulement un défi académique, mais aussi un voyage émotionnel où la pression peut peser lourdement.

 La route à parcourir semble à la fois longue et vertigineuse. Mais au fond de mon esprit, je me souviens du rêve qui m'a guidée jusqu'ici, le rêve de devenir vétérinaire, de faire une différence dans la vie des animaux et de leurs propriétaires. C'est cette étincelle, cette vision lointaine mais puissante, qui m'encourage à affronter ce défi avec détermination.

Il conclut son discours et les professeurs prennent la parole à leur tour, se présentant aux élèves avec une énergie contagieuse. Ils représentent des guides potentiels dans cette traversée difficile, des mentors prêts à nous soutenir et à nous guider vers la réussite. Ils rappellent que malgré les difficultés à venir, nous ne sommes pas seuls.

Les appels commencent, les noms résonnent dans la salle. Deux classes différentes sont appelées en alternance. Lorsque le professeur principal amène ma classe dans une salle de cours, je regarde autour de moi. Le tableau à craie, vieux et imposant, fait toute la hauteur du mur. Il coulisse de haut en bas, révélant une immense surface pour écrire. C'est comme un monde en soi, un espace qui pourrait contenir tout ce que nos esprits pourraient explorer.