Chapitre 20 : D'un extrême à l'autre

2 1 0
                                    

    Le soleil se lève doucement, mais l'atmosphère dans la maison est déjà électrique. Les voix de ma mère et de mon père se mêlent dans une dispute amère à travers le téléphone, et je me réveille en sursaut. J'ouvre les yeux pour constater que ma mère est en colère, et mon père semble tout aussi frustré.

"Je n'en peux plus de cette situation, Malik ! Cela fait des années que tu refuses de payer la pension pour Inaya. Elle a besoin de cet argent pour ses études et pour subvenir à ses besoins !"

"Tu sais très bien que je ne peux pas payer autant que tu le demandes. J'ai d'autres obligations financières à honorer."

"Ha donc ta fille unique n'est pas une priorité financière ?"

"Ce n'est pas ce que j'ai dit Suzanne..."

"T'es qu'un pauvre type."

Elle raccroche.

Je soupire et me frotte les yeux, essayant de m'habituer à la lumière du jour qui envahit ma chambre. La dispute de mes parents est devenue une routine à laquelle je me suis malheureusement habituée. Je me lève finalement de mon lit, espérant que cette journée au lycée m'offrira une pause bienvenue.

Je me prépare pour la journée à venir.  Je descends dans la cuisine, prête à affronter la journée.

"Inaya, tu devrais le convaincre de payer la pension. C'est son devoir en tant que père !"

Je l'écoute sans la regarder, prenant une pomme dans ma main.

"Maman, je suis en retard pour les cours. On en parlera plus tard, d'accord ?"

Je prends mon sac et sors rapidement de la maison, laissant derrière moi le tumulte familial. 

C'est dingue, même à distance ils parviennent à se cracher dessus...

En arrivant au lycée, je me fonds dans la foule d'élèves qui se dirigent vers leurs salles de cours. J'essaie de me concentrer sur mes cours et mes projets, laissant la dispute de mes parents en arrière-plan.

Mais ma tentative de concentration est interrompue lorsque je croise Camille.

Son visage rayonne d'un sourire éclatant, illuminant le couloir de sa présence. Sa bonne humeur semble contagieuse, et je me demande comment elle peut passer d'un état à l'autre si rapidement. A-t-elle seulement réalisé à quel point son attitude peut être déroutante pour les autres ?

"Inaya ! Salut ! Comment ça va aujourd'hui ?"

Cette fille est bipolaire...

"Salut, Camille. Ça va... bien, je suppose."

"C'est bien mieux que "pas bien du tout", non ?"

"Ouais, c'est vrai."

L'expression joyeuse de Camille ne laisse pas de place à la morosité de la veille. Je me demande si elle a simplement choisi d'ignorer ses soucis ou si elle est réellement capable de basculer d'un extrême à l'autre en si peu de temps.

"Au fait, pourquoi tu m'as appelée la nuit dernière ? Tout va bien ?"

Elle hausse les épaules.

"Ce n'était rien de grave. Juste une question que j'avais en tête."

La réponse de Camille me semble évasive, mais je n'insiste pas. Après tout, si elle ne veut pas partager davantage, je ne vais pas la pousser.

"D'accord, si tu le dis."

"Ne t'inquiète pas. Tout est sous contrôle." Dit-elle accompagnée d'un clin d'œil.

Je ne peux m'empêcher de sourire devant l'assurance de Camille. Malgré mes doutes, sa présence est contagieuse et apporte une lueur d'optimisme dans ma journée.

Paraître sans faiblirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant