Paraître sans faiblir

Chapitre 28 : Le sauvetage

La tension est toujours palpable dans l'air alors que je me prépare pour une nouvelle journée au lycée. Les mots et les gestes de Lucas me laissent dans un état de réflexion profonde, mais je sais que les défis à surmonter n'ont pas disparu.

Je prends une profonde inspiration, résolue à faire face à la journée qui m'attend. Avant de quitter la maison, je place discrètement les douze boîtes de paracétamol dans mon sac de cours, comme si elles étaient devenues un fardeau que je ne peux pas laisser derrière moi.

Je me dirige directement vers le gymnase, où monsieur Osgart est souvent en train de préparer les séances de sport matinales. J'ai besoin de lui parler, de partager mes sentiments et mes préoccupations avec quelqu'un en qui j'ai confiance.

Le gymnase est calme, avec seulement quelques élèves s'entraînant de manière autonome. J'aperçois enfin mon professeur en train de régler des équipements sportifs près du mur. Je m'approche lentement, sentant mon cœur battre plus rapidement à mesure que j'avance.

" Monsieur Osgart ? " l'appelai-je doucement, attirant son attention.

Il se tourne vers moi, un sourire amical illuminant son visage.

"Ah, Inaya, comment ça va ce matin ?"

Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes mots soigneusement choisis.

"Ça va, mais il y a quelque chose dont j'aimerais discuter avec vous."

Son sourire s'adoucit, et il hoche la tête.

"Bien sûr, je suis tout ouïe. Que se passe-t-il ?"

Je sens un mélange de soulagement et d'appréhension en prenant la parole.

"C'est difficile à expliquer, mais il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées dans ma vie récemment... des moments sombres, des décisions difficiles. Je me sens un peu perdue en ce moment."

Il me regarde avec compassion, ses yeux exprimant un mélange de compréhension et de préoccupation. Avant même que je puisse dire quoi que ce soit d'autre, je sors les douze boîtes de paracétamol de mon sac et les dispose sur la table devant lui. Mes mains tremblent légèrement, et je suis submergée par l'émotion.

"J'ai failli faire une bêtise hier soir," avouai-je d'une voix à peine audible.

Il ne perd pas de temps et récupère rapidement les boîtes, les rangeant dans son propre sac. Ses yeux sont fixés sur moi, et son regard reflète une profonde inquiétude.

"Inaya, est-ce que tu en as d'autres ?"

Je secoue la tête, sentant les larmes brouiller ma vision.

"Non."

Il pousse un soupir de soulagement, mais son visage demeure sérieux.

"Je suis content que tu m'aies parlé de cela. Tu as pris une décision courageuse en partageant ce qui se passe avec moi. Et je te remercie pour la confiance que tu m'accordes."

Personne ne m'avais jamais remercier comme cela.

Je baisse les yeux, me sentant vulnérable et honteuse de mes actions.

"Je ne voulais pas que ça en arrive là, monsieur. Je ne voulais pas inquiéter qui que ce soit."

Il pose doucement sa main sur mon épaule, une marque de réconfort qui me surprend par sa tendresse.

"La première étape pour surmonter cela est de demander de l'aide et d'accepter que tu ne sois pas seule. On va trouver une solution, d'accord ?"

Submergée par l'émotion, je sens les larmes couler librement le long de mes joues. Ses mots résonnent profondément en moi, et sa main réconfortante sur mon épaule est une preuve tangible que je ne suis pas seule dans cette bataille. Sans réfléchir, je me jette dans ses bras, laissant échapper un sanglot étouffé.