♡︎ | chapitre 18

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----------♡︎----------Vendredi 30 avril, 17h, Eris

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Vendredi 30 avril, 17h, Eris



Réviser. Encore et encore. Je veux être parfaite, réussir dans tout ce que je commence. En cours, surtout. Certains disent que je suis une "intello". Maintenant, on me parle de "validation académique". Honnêtement, je ne sais même pas ce que c'est. Je pense surtout que je suis une perfectionniste. C'est l'inconvénient d'être une danseuse classique : tout doit être parfait, de la tête jusqu'au bout des pointes. Et cela a fini par déteindre sur ma vie en dehors de la danse : tout doit être parfait, moi comprise ainsi que mon image. Et pourtant, rien ne l'est. A la place, j'ai commencé à faire des crises d'angoisses, à avoir des rendez-vous chez une psychiatre et chez une diététicienne. J'ai frôlé la mort et j'ai failli aller en hôpital psychiatrique à cause d'une chose que j'adorais étant petite : manger. En quelques années, je suis devenue spectatrice du chaos de ma vie. Tout se déroule devant moi comme une pièce de théâtre sur laquelle je n'ai aucun pouvoir. Pour ne rien arranger, je n'ai fait que réviser pendant trois longues semaines.

C'est fini, est la première chose que je me dis en sortant de la salle d'examen. Il a fallu attendre près d'une semaine supplémentaire pour que les professeurs finissent de corriger nos copies. Et en arrivant devant la fac, mon pouls a encore augmenté. Les résultats sont affichés.

Ça ne s'était pas si mal passé, je pense pour me rassurer.

Tant que je contrôle un minimum ma respiration, ça va aller.

Temporairement. Tout n'est qu'une illusion dans ce monde.

Certains des élèves partent en pleurant leur échec, d'autres pleurent leur réussite. J'espère faire partie de cette catégorie.

Calme toi et respire.

Je m'approche de l'affiche des deuxième années une boule au ventre après quelques minutes d'angoisse. Mon cœur va exploser.  Comme un réflexe, mes yeux se lèvent vers le ciel. Un parfum fleurit arrive à mes narines et disparaît aussitôt. Je ne suis pas sûre de savoir si je l'ai senti ou si je l'ai imaginée.

Je connais trop bien le sentiment qui m'emplit à une lenteur qui me torture : l'angoisse, encore elle. Une vieille connaissance. C'est une boule dans mon ventre et dans ma gorge qui me donne envie de pleurer, de bouger mais aussi de rester immobile toute la journée. Cette foutue boule me fait trembler de froid et de chaud, dirige ma vie, me dirige moi et mes pensées. Elle prend de plus en plus de place au fur et à mesure que je lis le papier accroché à la vitre. Puis, je trouve mon nom sur la liste des acceptations et elle repart, aussi vite qu'elle est arrivée. Mon pouls descend et je respire un bon coup.

Je la hais.

— J'ai réussi...

Je me décale pour laisser la place aux autres et mon regard se tourne encore vers le ciel.

Another Love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant