Eris, jeune étudiante à la fac, cherche à se défaire de l'emprise son ex impulsif à tout prix. Mais cette fois, il est allé trop loin et elle fini à l'hôpital par sa faute. La jeune femme tombe au plus bas mais ses proches ne semblent pas se soucier...
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Le bruit strident de mon réveil me tire du sommeil léger dans lequel j'étais plongée. Et, encore une fois depuis la semaine dernière, je suis seule.
Je suis rentrée de la danse, la semaine dernière, après mon rendez-vous improvisé avec Max, et je ne suis pas sortie depuis.
De ma faute.
Ma faute...
Pourquoi ? Pourquoi ce serait forcément ma faute ? Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Est-ce que je le mérite vraiment ? Ou c'est la faute à pas de chance ? Pourquoi je n'arrive pas à en parler ? Est-ce que quelqu'un me croira ? Est-ce quelqu'un s'en souciera ? Est-ce que je compte vraiment ? Est-ce que je peux vivre comme ça pour toujours ? Est-ce que c'est encore la peine de me battre ? De me faire battre ? Est-ce que la police me croira ? Ou est-ce que je perdrais de l'argent dans un procès qui ne mènera nulle part comme beaucoup d'autres ? Est-ce que ça compte vraiment ?
Pensées de merde qui me pourrissent la vie !
Laissez moi.
Laissez moi tranquille.
Laissez moi vivre.
J'ai menti à Stella en lui disant que je suis tombée malade en début de semaine. Elle a réagi dans la seconde en créant un groupe avec Constance et Max pour que je puisse leur donner des nouvelles, au cas où j'aurais besoin d'aide.
Plusieurs fois, ils m'ont demandé si je voulais qu'ils viennent me tenir compagnie et à chaque fois, j'ai refusé, prétextant que je m'en sortais bien toute seule.
Menteuse, tu as passé une semaine dans mon lit sans presque rien avaler.
Je n'ai juste pas le cœur de leur dire que je ne suis pas malade mais que je n'arrive plus à regarder mon corps violacé de coups dans le miroir.
Est-ce grave ?
Oui, tu es faible.
Faible et idiote.
A quoi sers-tu ?
Même maintenant que ça va mieux, je tremble à l'idée de retourner en cours après mes mensonges.
Je déteste ça, mentir : une fois qu'on en crée un, on s'enfonce dans un autre. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'il nous porte préjudice.
Mardi 23 mars, 11h34.
Accompagnée de Max qui est venu me chercher, je suis entrée dans le restaurant où nous avons rendez-vous avec Stella et Constance.
Ma tête est lourde et mon ventre douloureux. Douloureux de choses que je n'ai pas mangé.
— Salut, nous salue Stella. Tu te sens mieux ? Viens t'asseoir, tu es encore pâle.
— Oui, je suis un peu fatiguée c'est tout.
Je mens encore. Mon cœur se serre à l'idée qu'elle puisse découvrir la vérité. Celle que je me suis avoué que cette semaine quand j'étais seule face à elle. Celle que j'ai reniée pendant des années pendant que mon corps s'est affaibli à vue d'œil.
L'odeur sucrée qui s'échappe des cuisines vient me chatouiller les narines. J'ai envie de vomir d'un coup. Encore du sucre, vraiment ?
J'aimerai m'autoriser ce petit "excès" mais je n'y parviendrai jamais.
Un jour peut-être...
— Qui voudrait d'une fille pesant plus de 60 kg ? m'a craché Aaron. Sûrement pas moi, regarde toi.
Regarde toi.
C'est ce que j'ai fait. Assise sur le sol, pendant des heures, j'avais regardé mon corps si bien que je le connais par cœur alors qu'il me dégoûte.
Tu es énorme.
Cache tes bleus.
Et tes cicatrices aussi.
Et puis, les vergetures sur tes cuisses, c'est vraiment pas beau.
Tu n'as rien pour plaire à personne.
La douce odeur est devenue insupportable et écœurante.
Je n'ai qu'une pensée : vomir ce parfum agressif, me débarrasser des kilos qu'elle m'apporte rien qu'en la respirant.
— Ma belle, tu es sûre que tout va bien ? demande Constance.
Enfin, peut-être qu'elle l'a dit, je ne sais plus. Je n'écoute pas. Ma tête est ailleurs, une semaine en arrière, durant cette longue descente aux enfers qu'a été le dimanche précédent.
Et soudain...
Trou noir.
Plus rien.
Juste le vide.
L'obscurité.
Rien du tout...
Et le silence.
Un silence assourdissant quand on y fait attention.
Un silence que je suis la seule à entendre.
Assourdissant mais rassurant.
Une étreinte chaude.
Comme un câlin.
Comme l'éternité.
Comme une...
Libération.
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Un chapitre plus court que les autres pour des raisons évidentes. Faites attention, votre santé mentale n'est pas un jeu.
