The destiny of souls

Chapitre 1

RUBY

Août, New York, États-Unis.

Oubliez tout ce qu'on a pu vous dire sur New York, que ce soit la beauté de la ville, l'ambiance qui émane des rues ou la bienveillance des habitants; tout est faux. Et je ne parle pas de la hauteur des buildings ou du tumulte des quartiers, ça oui, c'est totalement vrai. Mais New York n'est pas mieux que Paris, et à part les camions à hot-dogs à chaque coin de rues ou les rats que j'arrive à croiser à pratiquement chaque pas que je fais, notre belle capitale n'a rien à envier à cette ville.

Il est vrai que je m'attendais à réagir comme ces femmes dans les comédies-romantiques qui décident de partir sur un coup de tête pendant quelque temps suite à une rupture et s'émerveillent devant la splendeur d'un nouveau pays.

Autant vous dire que j'ai été plutôt déçue.

Cela fait cinq jours que j'ai posé les pieds à New York et je ne mentirai pas en disant que Paris me manque. Je ne pense pas m'être trompée en pensant qu'il me fallait un peu de nouveau dans ma vie, mais je pense avoir choisie la mauvaise destination pour des vacances d'une semaine. Je n'ai pas fait grand chose à part errer dans les rues sans but précis, je n'ai même pas cherchée à visiter les lieux emblématiques; je n'ai même pas de plan.

Tout ce que je veux, c'est ne plus penser à rien.

Je mets un pied devant l'autre sans destination précise, m'éloignant probablement de plus en plus de mon hôtel alors qu'il est déjà tard. Mon ventre gargouille, signe que je n'ai rien avalé depuis hier. Je cherche le premier magasin ouvert et m'y engouffre.

Les lumières sont très tamisées et certaines clignotent, personne dans les rayons et une seule derrière le comptoir qui semble endormi.

Est-ce qu'on peut faire plus cliché?

Par réflexe, je remonte la capuche de mon sweat sur ma tête, on ne sait pas qui peut traîner dehors à cette heure-là.

Je me déplace dans les rayons et cherche différentes choses que je peux ramener à l'hôtel. J'entends la porte du magasin s'ouvrir et des voix me parviennent.

- Non mais je te jure mec, elle te regardait mais toi t'as même pas levé les yeux vers elle.

Tiens, des français. Je ne cherche pas à lever la tête ou à les regarder et continue mon tour. Ce n'est pas les premiers que je rencontre ici ni les derniers. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche mais décide d'attendre de retourner à l'hôtel pour y répondre.

- Tu crois qu'il ont des toilettes ici ? le gars à l'air mort derrière son comptoir et j'ai franchement pas envie de lui demander.

- Cherche.

J'entends des bruits de pas se rapprocher et sens l'homme passer juste derrière moi en coup de vent avant de se diriger vers le fond. J'entend une porte qui claque puis plus rien.

La porte du magasin s'ouvre une nouvelle fois et je me dépêche de choisir. Des bruits de pas plus lourds résonnent et ce qui me semble être un corps qui cogne sur pas mal d'étagères me fait dire que cette nouvelle personne n'est pas tout à fait sobre.

Je ne bouge plus, attendant patiemment de savoir où il se dirige pour aller à l'exact opposé. Des chaussures qui grincent sur le parquet dans ma direction me font relever la tête.

- Heyyy you...

Le type a vraiment l'air mal en point. Ses pas ne sont pas droits et il a du mal à tenir debout.

Pourquoi faut-il que ce genre de chose m'arrive à moi?

Je ne lui répond pas et fais même comme s'il n'existait pas, ce qui n'a pas l'air de lui plaire apparemment.