Chapitre 46

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OWEN

Novembre, San Sebastian, Espagne.

    Je déteste ne rien faire. Ou même ne pas bouger, en général. Ça me donne un sentiment de perte de temps incommensurable alors que je pourrais totalement le passer à faire quelque chose d'utile. Pourtant, depuis que j'ai quitté l'hôpital et que je reste allongé sur le lit de l'hôtel, Ruby à côté de moi refusant de bouger si jamais j'ai besoin de quelque chose, le temps ne me semble pas perdu.

Loin de la même, j'ai l'impression que c'est la meilleure façon de l'utiliser. Je lui ai dit qu'elle pouvait sortir avec les autres et que j'étais très bien capable de me débrouiller seul, mais elle a catégoriquement refusé. Évidemment que ça ne me dérange pas de l'avoir près de moi, mais je ne veux pas qu'elle se sente obligé.

– Ruby.

Elle éteint le sèche-cheveux et sort la tête de la salle de bain.

– Oui ? Tu as besoin de quelque chose.

– Alors déjà que tu arrête de me poser cette question, je ricane. Et est-ce que tu peux me passer mes médicaments, s'il-te-plait.

Je me serais bien levée moi-même, mais je sais que si elle m'avait vue debout, elle n'aurait pas hésiter à m'attacher au lit, et mon cerveau ne l'aurait pas supporté avec tous les scénarios qui allaient en suivre.

Elle sort de la salle de bain et mon regard tombe sur son pyjama qui se constitue uniquement d'un long tee shirt et un short en coton en dessous. Mes yeux n'arrivent pas à quitter ses jambes nues et je me demande si elles sont aussi douces qu'elles en ont l'air, à quoi elles ressembleraient autour de ma taille si jamais je–

Le sac de médicaments qui tombe sur la table de chevet me remet les idées en place. Il faut vraiment que j'arrête de penser comme si je n'avais aucun contrôle sur mon corps, mais c'est exactement ce qui se passe quand Ruby est près de moi.

Sa présence, son parfum, n'importe quoi qui est relié à elle me fait prendre la tête.

Elle se penche pour sortir les bons médicaments et la gravité fait que son tee shirt se décolle de sa poitrine, me laissant une vue qui fait accélérer ma respiration.

Je parcours son cou des yeux, puis sa gorge et le haut de sa poitrine. Je m'interdis d'aller plus loin, surtout quand je vois qu'elle ne porte pas de soutien-gorge. Bordel, l'image me traverse la rétine et je déglutis péniblement en espérant qu'elle ne remarquera pas mon érection.

Je tente de le dissimuler avec la couverture et elle me tend le verre d'eau avec deux comprimés.

– Tu as froid ? me demande-t-elle.

Je hoche la tête en me noyant dans le verre, n'osant même pas la regarder. Parce que je sais que si je venais à le faire, je ne pourrais pas empêcher mon cerveau d'imaginer toutes sortes de choses.

Je profite du fait qu'elle retourne dans la salle de bain pour souffler.

♡♡♡

La nuit arrive bien plus vite que ce que je croyais. Le temps m'a semblé filer à une vitesse monstre, et c'est peut-être parce que je l'ai passé à jeter des regards à Ruby sans qu'elle ne s'en rende compte, parce que je n'arrive jamais à ne pas la regarder quand elle est dans la même pièce que moi.

En ce moment-même, elle nettoie la cuisine. Depuis qu'on est rentré de l'hôpital, j'ai l'impression qu'elle n'a pas arrêté une seule seconde. Toujours à chercher quelque chose à faire ou si j'avais besoin de quoique ce soit. J'ai l'impression qu'elle n'arrivait pas à juste s'asseoir quelques minutes et se reposer.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant