OWEN
Octobre, Paris, France.
J'entre dans le bureau de Marc sans prendre la peine de toquer. Son regard est immédiatement paniqué, et encore plus quand je lui jette l'enveloppe sur son bureau.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Ta lettre de renvoi.
- Quoi ?
Il fronce les sourcils, comme n'arrivant pas à y croire avant d'ouvrir furieusement la lettre.
- Tu peux pas faire ça ! S'exclame-t-il à mon égard. Tu sais bien que je conçois les meilleurs plans.
- Et j'en ai rien à faire, dis-je d'une voix neutre, parce que c'est la vérité : je ne pourrais pas en avoir plus rien à faire de ce qu'il pense ou dit. Tu aurais dû y réfléchir à deux fois avant d'agresser quelqu'un.
Rien que de le dire me donne cette montée d'adrénaline que j'ai eu plus tôt dans la salle de réunion, mais je ne peux pas perdre mon sang froid, pas moi, pas le PDG.
- Sérieusement Owen, tout ça pour cette-
- Je te conseille de surveiller le ton que tu emploi quand tu t'adresse à moi, et encore plus les mots que tu comptes choisir pour parler de Ruby.
- Tu fais une grave erreur, il grince entre ses dents.
- L'erreur aurait été de te garder. Ah, et on va en Espagne.
Je tourne les talons et sort, ne jetant pas un regard en arrière.
♡♡♡
Parfois, j'ai l'impression d'être une horrible personne en repensant au passé, mais personne ne comprend à quel point j'ai souffert toutes ces années. La douleur est impossible à oublier, qu'elle soit physique ou psychologique. Et il m'arrive, de temps en temps, d'y repenser, mais seulement pour comparer.
Quand je regarde où j'en étais il y a quinze ans et où j'en suis aujourd'hui, c'est totalement dingue, et je suis fier de moi. J'ai réussi à bâtir quelque chose de tellement immense, que parfois, je me dis que ce n'est pas vrai.
Mais il me suffit de peu pour constater que si. Tout ça est bien réel.
J'ai pris du temps pour m'en rendre compte, pensant ne pas mériter tout ce qui arrivait de bien dans ma vie. J'ai grandi avec cette idée que je devais tout réussir, peu importe ce que c'était, je devais être bon dans ce que je faisais.
Parce que j'ai appris que le résultat comptait plus que le chemin parcourut pour y arriver.
Je n'ai jamais eu de connexion émotionnelle ou physique avec mon père, j'étais étranger à l'amour; à la communication. Il me manquait quelque chose quand j'étais petit et je ne le remarque qu'aujourd'hui, j'avais besoin de câlins, de présence.
Mon téléphone vibre sur mon bureau et j'y jette un œil, voyant que ce n'est pas Ruby, je ne m'en préoccupe pas.
Je ne sais pas à quel moment exactement est-ce que j'ai commencé à autant attendre ses messages, ou même son entrée dans mon bureau, mais c'est le cas. Si elle savait le sourire stupide que j'ai quand elle m'écrit. Je cherche même la moindre excuse, même la plus nulle, pour aller la déranger, juste pour la voir. Je ne sais pas ce qu'il ne va pas chez moi, sérieusement.
Je prends mon téléphone et rédige un message.
Moi : Marc est viré, tu ne le reverras plus.
Je reçois très vite une réponse, et je bondis presque sur mon téléphone.
VOUS LISEZ
The destiny of souls
RomanceLe destin, Ruby y a toujours cru mais, comme beaucoup, elle pensait que ça n'arrivait qu'aux autres, que les grandes histoires d'amour parfaites ne pouvaient se passer que dans ses livres ou dans les films, et ce n'est pas son copain qu'elle surpren...