Chapitre 47

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RUBY

Novembre, San Sebastian, Espagne.

    Très peu de choses me rendent désagréables en règle générale. La première : les gens lents, peu importe dans quoi, je déteste les personnes lentes. Non mais sérieusement, j'ai été habituée à vivre ma vie à cent à l'heure alors je ne comprends vraiment pas comment est-ce qu'on peut délibérément choisir de faire tout le contraire. Et puis la deuxième, qui arrive beaucoup plus rarement, c'est de me faire réveiller par une odeur que je ne suis pas sensé sentir.

Comme par exemple le brûlé.

Quand j'ouvre les yeux, je suis directement prise par une quinte de toux. Tout en me levant, je regarde autour de moi, et j'ai l'impression d'être dans un film en remarquant que je vois flou à cause de la fumée noir épaisse.

– Owen ? J'appelle entre deux toux.

J'ai l'impression que ma voix n'est pas assez forte, parce que je ne reçois aucunes réponses. Alors je marche rapidement vers la cuisine, parce que ça me paraît être l'endroit le plus évident d'où pourrait venir une fumée pareille.

Je vois une silhouette devant les plaques de cuisson et je reconnais sans mal Owen. Je m'avance jusqu'à lui et pose une main sur son épaule, il baisse la tête vers moi d'un air paniqué.

Je ne sais pas exactement ce qu'il a essayé de cuisiner, mais ça n'a pas l'air d'avoir abouti à quelque chose de fantastique. Du feu s'échappe de la poêle et il attrape de l'eau qu'il est sur le point de jeter dessus quand je l'arrête d'une main.

Si tu veux nous tuer, c'est la bonne chose à faire.

– Vas ouvrir les fenêtres, je m'en occupe.

Il semble hésiter et regarde la poêle puis moi.

– Maintenant !

Il ne discute pas et fonce ouvrir les fenêtres pendant que je prend une serviette et la passe sous l'eau du robinet, une fois que je vois qu'elle est complètement mouillée, je le pose délicatement sur la poêle, étouffant le feu en dessous.

Owen revient quelques secondes plus tard, et semble étonné de ma rapidité.

– Qu'est-ce que tu as essayé de faire ? Je lui demande finalement.

Il regarde par terre comme un enfant qu'on gronde et je ne sais pas combien de temps est-ce que je vais résister à ce visage.

– Je voulais faire des pancakes, j'ai quitté la cuisine deux secondes et quand je suis revenu, y avait le feu.

Je suis flattée de son honnêteté mais encore plus de son geste. Mais malheureusement, tout cela retombe très vite quand je le vois rester plus sur l'une de ses jambes. Je tire une chaise et l'oblige à s'asseoir, je prends place à côté de lui.

– Même si j'apprécie le geste, tu n'as pas le droit de bouger.

– Tu devrais y aller, l'activité d'aujourd'hui va bientôt commencer.

Et il se plaignait de mon habitude à changer de sujets d'une phrase à l'autre ? Et puis franchement, qu'il croit vraiment que je vais le laisser tout seul ici me blesse un peu dans le sens ou il ne me connait pas si bien que ça.

– Je ne bougerais pas d'ici, et toi non plus d'ailleurs.

Mon téléphone vibre sur la table de chevet et je vais le chercher.

Numéro inconnu : On pourrait parler ?

Numéro inconnu : C'est Elman.

Je laisse échapper un long souffle avant de m'asseoir bruyamment sur le lit et de lui répondre.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant