Chapitre 17

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RUBY

Octobre, Paris, France.

    Quand mon réveil sonne à six, je ne sais même pas si c'est mon imagination ou si je l'entend vraiment. J'ai la tête horriblement lourde et qui tourne. Dans l'obscurité de ma chambre, j'essaye de retrouver mon téléphone en tâtant mon lit, le son et les vibrations de l'alarme me donnant envie de vomir. Quand je mets finalement la main dessus et que j'éteins enfin cet horrible son, le calme de la pièce me fait le plus grand bien.

J'essaye de m'asseoir, tant bien que mal. Mes pieds touchent le sol froid et un énorme frisson d'inconfort me traverse l'échine. Une nausée me monte et je fais de mon mieux pour me lever, mais à peine sur mes pieds que la pièce tourne, et je suis obligé de me tenir à mon bureau pour ne pas m'écraser par terre. Ma poitrine se serre et je me demande sérieusement comment est-ce que quelqu'un peut tomber autant malade en une seule petite nuit. Je n'ai qu'une envie, m'allonger dans mon lit, m'enrouler de ma couverture et me rendormir pendant au moins les soixante-douze prochaines heures.

Mais je ne peux pas, j'ai du travail qui m'attend, je ne peux pas risquer de me faire renvoyer.

Alors avec toute la force qu'il me reste - c'est-à-dire pas grand-chose - je marche jusqu'à ma salle de bain dans laquelle je découvre mon horrible reflet. Mes cheveux sont en pagaille, j'ai horriblement chaud mais mes mains sont froides, mon pyjama me colle, mon visage brûlant de fièvre, j'ai des cernes terriblement creusés et la bouche sèche.

Je fais peine à voir.

J'essaye de passer de l'eau fraîche sur mon visage, mais mes mains tremblent, alors je renonce très vite, et, à la place, j'essaye de marcher jusqu'à la cuisine. Mes pas sont lents, j'ai l'impression que mes jambes pèsent une tonne et je décide de finalement m'arrêter au salon, impossible pour moi de continuer plus loin.

Je m'allonge sur mon canapé, grelottante de froid, et je me rends compte de la dure réalité : je ne peux pas aller au travail dans cet état.

Je veux sortir mon téléphone pour prévenir Owen que je ne serais pas là aujourd'hui, que je rattraperais ses heures, mais mon téléphone me glisse des mains et je n'ai pas la force de me baisser pour le récupérer.

Alors je renonce à toute protestations, et me laisse transporter à nouveau au pays des rêves.

♡♡♡

Des vibrations, un son, des cris, des tambourinements sur la porte.

Je peine à ouvrir les yeux, exactement comme ce matin, ou hier ? Je ne sais plus, combien de temps est-ce que j'ai dormi exactement ?

Les coups continuent et me donnent encore plus mal à la tête, alors j'essaye de me lever, tous les volets chez moi sont fermés et il fait complètement sombre dans mon appartement.

- J'arrive.

Ma voix n'était qu'un murmure, impossible pour la personne de l'autre côté de la porte d'avoir entendu ce que je viens de dire.

Les coups se font plus persistants et je maudis cette personne, je regarde mon téléphone; 9H13.

J'arrive finalement à la porte et dès que je l'ouvre, je sens mon corps cédé. Mes jambes me lâchent et je sens la gravité m'attirer vers le sol. je me prépare à l'impact, mais ça n'arrive pas, car je sens deux mains puissantes m'attraper les bras.

Étant en tee-shirt, je reconnais la texture de ses gants en cuir...

- Ruby. Bordel Ruby, résonne sa voix grave.

Owen, mais qu'est-ce qu'il fait là putain. Il est venu pour m'engueuler ? Dire que mon contrat est terminé ? Il ne fallait pas qu'il se donne cette peine.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant