Chapitre 2

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RUBY

Août, New York, États-Unis.

Ce n'est pas long avant que je n'arrive devant mon hôtel. L'entrée est éclairée et le portier me laisse passer même si je peux voir son regard me juger. C'est dingue ça, même si je m'habille n'importe comment, il y aura toujours des personnes pour me juger! Je passe devant lui en l'ignorant et fonce vers les ascenseurs. J'entends la porte s'ouvrir une nouvelle fois derrière moi mais ne prend même pas la peine de me retourner, ça doit être d'autres clients de l'hôtel qui rentrent d'une journée de tourisme ou de travail j'imagine. J'aurai aimé avoir une journée cliché de touriste aussi; me lever tôt pour aller visiter les lieux emblématiques, prendre des photos et les poster sur mes réseaux, dîner dans des restaurants ridiculement connus. Mais depuis que je suis arrivée, pas une seule de mes journées n'a ressemblé à ça.

Je me réveillais quand je le voulais, ratant la plupart du temps les horaires de petit-déjeuner de l'hôtel, ce qui m'obligeais à sortir m'acheter quelque chose rapidement. Je marchais un peu, sans même lever la tête pour observer la beauté de la ville, juste pour essayer de vider mes pensées du mieux que je le pouvais, de ne plus penser à rien. Je croyais que voyager m'aurait aidé mais j'avais tort, ce n'était qu'une décision stupide sur une prise de tête que je regrette. Je rentrais tôt et restais allongée dans mon lit, avec comme seule envie de dormir pour ne plus penser à rien.

En fait, ce voyage n'était qu'une excuse pour m'éloigner de ma vie le temps de quelques jours. De me permettre de souffler et de me concentrer sur moi-même.

Quand j'arrive dans ma chambre, mon portable sonne à nouveau et je le sors de ma poche, découvrant un appel de groupe. Je décline l'appel et me met en mode silencieux avant de balancer mon téléphone sur le lit. J'ouvre la porte-fenêtre et m'assois sur le sol du balcon. Je renverse le contenu de mon sac et mange ce que j'ai acheté tout en observant le ciel. Pas de bruit si ce n'est le vent qui vient s'abattre contre la bâtisse du balcon. La pollution atmosphérique fait que je n'arrive pas à distinguer les étoiles, mais je sais qu'elles sont là, alors j'essaye de les imaginer malgré tout. Je m'adosse contre le mur et ferme les yeux, me rappelant que je ne resterais pas là éternellement, que ce moment n'est que passager. Il m'est déjà arrivée de m'imaginer prendre la fuite, m'enfuir et ne jamais revenir, comme une adolescente rebelle qui n'en peux plus de la toxicité de ses parents et décide que c'est terminé. Mais malgré tout, je n'ai jamais osé, parce que je sais que je le regretterais, que ma famille me manquerait et que j'aurai très probablement fini en pleurs au bout d'un moment. J'avais juste besoin d'une mini pause, c'est tout; ou, en tout cas, c'est ce que je me disais, parce que ma vie était déjà trop stressante et que j'allais finir par imploser si je ne m'éloignais pas de tout ça.

J'ai finalement compris que c'était de la pression que je m'infligeais toute seule, que mon cerveau n'était jamais en paix avec toutes mes pensées constantes.

Et j'ai aussi compris que la meilleure chose à faire et que j'ai appris avec les années est de faire croire que tout va bien et que je gère la situation, parce qu'il m'est impossible de taire mes pensées. Alors c'est ce que je vais continuer à faire quand je rentrerai à Paris.

Faire croire que tout va bien, jusqu'au bout.

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608 mots.

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De tout mon cœur,

-albatross

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant