Chapitre 36

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RUBY

Novembre, San Sebastian, Espagne.

On m'a placée avec Elman.

Chaque duo est rescapé dans différents coins du parc pour pouvoir discuter tranquillement, mais la vérité est que je ne sais même pas pourquoi est-ce que je fais partie de ce jeu sachant que je ne suis pas une employée à proprement parler qui sert à quelque chose au sein de l'entreprise, comme les architectes ou les constructeurs.

Malgré tout je fais un effort, Owen et Maria ont sûrement pris du temps pour organiser tout ça et je ne veux pas qu'ils soient déçus; alors je me fais mon plus beau faux sourire et me tourne vers Elman.

Il doit être un peu plus vieux que moi mais n'en reste pas moins charismatique; cette semaine en Espagne permet aussi aux autres de se détendre, la preuve, tout le monde est en short et tee-shirt.

Même Owen.

Ce qui m'a clairement étonné ce matin quand il est sorti de la salle de bain, un short de basket lui arrivant jusqu'au dessus des genoux, laissant voir ses mollets musclé, et son teeshirt blanc simple mais qui lui colle au torse de la plus délicieuse des façons.

Tout ça évidemment sans gants.

J'étais vraiment heureuse de voir qu'il ne les a pas enfilés avant de sortir, et quand il a remarqué que je regardais ses mains, il m'a sourit avant d'effleurer le dos de sa main avec la mienne.

Il est clair que ses mains sont magnifiques, et les rares fois où j'ai eu la chance de les voir, j'ai fais de mon mieux pour enregistrer cette image dans mon esprit.

Owen a de grandes mains, des doigts longs et les veines qui ressortent. Il faudrait que je lui dise de porter des bagues, à moins qu'il en porte déjà mais je ne l'ai pas encore vu, et dans ce cas, c'est la mort assurée pour moi.

J'ai déjà crue mourir d'embarras ce matin dans la voiture. Pendant qu'il conduisait comme si de rien n'était jusqu'au parc, j'avais en mémoire ses mains sur moi, son souffle dans mon cou et ses lèvres sur ma peau.

Je ne sais pas ce qu'il m'est arrivée, ou alors, je ne saurai l'expliquer, mais le désir que j'ai ressentie ce matin quand j'ai sentie son corps contre le mien, quand je l'ai sentie contre moi, bordel, des années de frustrations sexuelles sont remontées d'un seul coup.

Parce que oui, le sexe avec Thomas était ok, mais sans plus. La plupart du temps il ne pensait qu'à finir sans prendre la peine de comprendre ce que moi je voulais; il ne s'y intéressait même pas, il se contentait de finir et au moment où je pensais qu'on allait passer à moi, il me tournait le dos et me disait qu'il était fatigué.

J'aurais dû comprendre les signes plus tôt, il y a des choses qui ne trompent pas, mais j'étais trop aveugle pour le comprendre, parce que j'aimais la stabilité qu'on avait trouvé, et même si je savais que les sentiments fanaient, je ne pouvais pas me permettre de tout arrêter après des années de relations.

Mais ce qui s'est passé ce matin, ce que Owen m'a fait, m'a dit; ça dépasse clairement toutes ces nuits avec Thomas. Et de loin. Alors qu'il n'a pratiquement rien fais; c'est vrai ça, il m'a juste embrassé sous l'oreille et effleurer le sein, mais la tension qui régnait, la douceur dont il faisait preuve et la façon dont il roulait des hanches contre les miennes m'ont fait comprendre que je n'ai jamais vraiment su ce qui me plaisait, jusqu'à maintenant.

– Bon, et si on commençait ?

Je relève la tête vers Elman, il me sourit et remonte ses lunettes sur son nez pendant que je continue à arracher de l'herbe.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant