Chapitre 29

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OWEN

Octobre, Paris, France.

Je suis vraiment un énorme idiot.

C'est ce que je n'arrête pas de me répéter depuis que Ruby à quitter mon bureau depuis près d'une heure maintenant. Je ne sais pas pourquoi est-ce que j'ai réagi comme ça. Non, en fait si, je le sais : c'est parce que je suis un connard qui n'arrive pas à contrôler sa propre vie comme il le faut. J'étais complètement submergé par tout le travail qu'il me restait à faire et mes pensées n'étaient pas opérationnelles, mais ça n'excuse pas la façon dont j'ai parlé à Ruby.

Je le regrette tellement. Je l'ai regretté directement après que mes mots soient sortis de ma bouche de manière trop froide. J'ai vu que je l'ai blessé et ça m'a fait l'effet d'un couteau dans le cœur. Je serre les poings, résistant à l'envie de me lever et de la rejoindre pour savoir comment elle va. Mais je me retiens, sachant très bien qu'elle n'apprécierait pas et qu'elle se contenterait de royalement m'ignorer. À la place, je sors mon téléphone et décide de lui envoyer un message. Je réfléchis de longues minutes, ne sachant pas vraiment comment aborder la conversation.

Moi : Est-ce que tu es prête pour demain?

Je n'ai rien trouvé de mieux. Mon cerveau est complètement vide d'idées et je sens mes mains devenir moites à mesure que le temps défile sans réponse de sa part. D'habitude, elle répond toujours rapidement. Finalement, elle voit le message et j'attend une réponse mais elle n'arrive pas.

Elle m'a lâché un vu.

Mon cœur se serre un peu dans ma poitrine. Tu le mérites, enfoiré. Je n'ai pas envie de la harceler de messages, mais je décide quand même de lui en envoyer un autre malgré tout.

Moi : Je peux venir te chercher à sept heures ?

Quelque part, c'est aussi une proposition pour que je puisse discuter avec elle et m'excuser, mais son message arrive bien rapidement et anéanti mes espoirs.

Ruby : Pas la peine. Je viendrais seule.

Son message froid me ferait presque frissonner. Je fixe l'écran de mon téléphone de longues minutes encore, comme dans l'espoir qu'elle m'écrive encore et qu'elle ne fasse pas tomber cette conversation dans le néant.

Mais rien n'arrive et mon téléphone s'éteint tout comme mes derniers espoirs.

 ♡♡♡

La journée s'est terminée de la pire des manières, non seulement je n'ai pas revu Ruby une seule fois, ce qui m'a encore plus mis dans le mal, mais je n'ai également pas eu le temps de terminer tout ce que j'avais à faire.

Quel idiot, elle voulait simplement m'aider de la plus douce et innocente des manières et j'ai perdu patience. Rien de tout ça n'est de sa faute, et j'ai retenu la leçon, surtout après avoir vu son regard froissé.

Ça m'a rappelé celui que j'avais quand mon père me criait dessus...

Allongé dans mon lit seul, je ne sais pas quoi faire. Normalement j'enverrai un message à Ruby pour lui demander ce qu'elle fait et ça s'enchaînerait en une longue conversation par messages dans lequel elle me raconte sa journée dans les moindres détails et que je lirai avec la plus grande attention.

Mais pas ce soir, et je ressens un manque.

Je repense à ce que je lui ai dit, à mes mots. Je ne parle pas à mon assistante là, mais à la femme que j'aime.

Est-ce qu'elle les a vraiment entendues ? Ou bien était-elle trop ailleurs pour vraiment comprendre leur sens ? Quelque part, j'espère qu'elle les a entendues, qu'elle comprenne au moins un peu l'ampleur de mes sentiments pour elle.

Parce que oui, je suis amoureux d'elle, depuis tellement longtemps maintenant que ça me paraît presque naturel. Je suis totalement fou d'elle, et ce n'est pas que maintenant que je le remarque. J'ai dû le cacher, de la meilleure façon que je pouvais, mais il m'était difficile de rester bien loin d'elle et de l'attirance que j'éprouvais.

Je décide de faire quelque chose que je n'ai encore jamais fait : demander conseil à Robin. Je vais très certainement le regretter mais je pense être suffisamment désespéré.

Moi : J'ai besoin de ton aide.

J'ai l'impression qu'écrire ses mots me brûlent l'extrémité des doigts. Adieu ADN, tu vas me manquer.

Robin : T'as tué quelqu'un ?

Moi : Non.

Robin : Frappé quelqu'un ?

Moi : Non, mais si tu continues tes questions à la con, ça va bientôt arriver.

Robin : Mon meilleur pote à un sens de l'humour finalement. Dis-moi tout.

Je passe les prochaines minutes à rédiger un message qui explique clairement ce qui s'est passé plus tôt. Robin m'envoie trois points d'interrogations entre temps, se disant sûrement que je prends trop de temps, mais je veux qu'il comprenne bien toute la situation, pour me donner son avis le plus sincère et le meilleur.

Oh mon Dieu, je suis vraiment désespéré.

Il prend sept longues minutes à lire mon message avant de m'envoyer le sien.

Robin : Waw.

Je serre les lèvres, sachant très bien que si même Robin ne trouve rien à dire, c'est que j'ai vraiment merdé.

Robin : T'as merdé là.

Je laisse échapper un long souffle, me retenant de balancer mon téléphone à l'autre bout de la pièce, mais je me retiens, au cas où Ruby aurait envie de m'écrire.

Vraiment ?

Moi : Merci de ton aide.

Robin : Je suis là pour te dire la vérité, Owen. Pourquoi est-ce que tu lui a parlé comme ça ?

Moi : Parce que je suis un idiot.

Son message prend plus de temps à arriver.

Robin : Excusez-moi, pouvez-vous rendre son téléphone à mon ami s'il-vous-plaît ? Parce que je ne crois pas que ce soit le Russe de un mètre quatre-vingt dix et qui a l'allure d'un grizzli qui vient de dire ça.

Sa réponse arrive à m'arracher un sourire.

Moi : C'est la vérité.

Robin : Alors ça t'a tout autant touché.

Moi : Évidemment.

Robin connait mon histoire avec Ruby. Je lui ai directement parlé d'elle il y a dix-sept ans et lui ai aussi raconté comment je l'ai reconnu quand je l'ai revu il y a quelques mois. Il sait à quel point elle compte pour moi, mais on dirait qu'il ne le comprenait pas vraiment jusqu'à maintenant.

Robin : Demain, c'est le bal. C'est le moment de te racheter.

Moi : Et comment ?

Robin : Je sais pas. Tu l'as colle toute la soirée.

Moi : J'ai aucune envie de jouer le harceleur avec elle et qu'elle se sente mal-à-l'aise.

Robin : Pas dans ce sens, idiot.

Robin : Me vire pas parce que je t'ai appelé idiot stp.

Robin : De toute façon tu n'oserais pas.

Robin : Je pensais plutôt à être à son service, lui tenir compagnie si jamais elle se sent seule, prendre soin d'elle.

C'est déjà ce que je fais au quotidien.

Je m'empêche de lui répondre ça et me contente de le remercier, même si ses idées ne m'avancent pas.

J'ai plus qu'à attendre demain soir et espérons qu'elle veuille bien m'écouter.

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1160 mots.

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De tout mon cœur,

-albatross

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant