Chapitre 18

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OWEN

Octobre, Paris, France.

    Si on m'avait dit que je passerais mon mardi à tenir les cheveux de Ruby pendant qu'elle vomit ses tripes dans les toilettes, je n'y aurais jamais cru.

Après tout, qui est-ce que je peux blâmer ? C'est moi l'idiot qui s'est inquiété quand elle n'était pas là à 8 heure. Parce qu'elle est toujours à l'heure.

Alors oui j'ai commencé par lui envoyer un simple message, puis deux, puis treize, je l'ai même appelé bordel, appelé. Alors que je déteste être au téléphone. C'est pour ça que j'embauche des gens, pour répondre à ma place à quiconque souhaiterait me joindre.

Alors oui j'ai directement cherché dans les documents son adresse et je suis venu, malgré le travail que j'avais et les rendez-vous, j'ai tout annulé dès qu'elle est tombée dans mes bras, je savais que je ne pouvais pas la laisser seule, pas dans un état pareil.

En dix ans, je n'ai jamais quitter le travail sans raison valable, et voilà que je le fais parce que mon assistante personnelle manque à l'appel, j'aurais pu envoyer Robin pour voir ce qu'il se passait, mais non, c'est comme si j'avais besoin de vérifier moi-même qu'elle allait bien.

Et ce n'est clairement pas le cas.

Ça fait trois jours que je la surveille, que je lui fais prendre ses médicaments et m'assure que sa température baisse. Sur ses trois jours, elle a dormi la plupart du temps, je ne sais pas si elle manque de sommeil où si la maladie la fatigue, mais en tout cas, je peux assurer une chose ; quand elle dort, elle est imperturbable.

Je l'aide à marcher jusqu'au lavabo et patiente derrière elle pendant qu'elle se brosse les dents. Elle me regarde à travers le miroir et je peux la voir me scanner. Je suis passé chez moi chercher quelques affaires et j'ai dormi sur son canapé, je ne voulais pas risquer qu'il lui arrive quelque chose pendant que je n'étais pas là.

Son regard parcourt ma chemise dont trois boutons sont ouverts et dont les manches sont relevées jusqu'aux coudes.

Je croise les bras sur ma poitrine et m'adosse à l'armoire derrière moi.

- Pendant que tu dormais Milo à appelé. J'ai pris la liberté de répondre.

Elle ferme les yeux quelques secondes et je ne sais pas si c'est fait exprès ou si elle est sur le point de s'évanouir, alors je me prépare à la rattraper mais elle rouvre les paupières.

- Qu'est ce qu'il a dit ? Elle essaye d'articuler avec le dentifrice et la brosse à dent dans sa bouche. J'imagine qu'il t'a demandé qui tu étais.

- Il m'a littéralement menacé, je lui réponds, un regard faussement paniqué.

Elle ricane et je ne sais pas pourquoi mais ce son me fait un bien fou, surtout après ces trois jours en voyant seulement son visage pâle.

- C'est normal, il doit se demander qui est cet homme qui répond à mon téléphone et dont il ne connaît pas l'existence.

Elle crache dans le lavabo avant de continuer :

- Je suis très proche de lui, alors il a dû imaginer que je me suis fait kidnapper ou quelque chose du genre.

- Il m'a dit que peu importe le montant de la rançon, je te lâcherais avant tellement tu serais insupportable.

- Ouais, du Milo tout cracher.

- Je lui ai expliqué la situation et il m'a demandé qui j'étais pour toi.

Elle se tourne vers moi et commence à marcher vers la porte, quand je m'avance pour l'aider, elle m'en empêche d'une main sur mon torse.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant