Chapitre 3

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OWEN

Août, New York, États-Unis.

- Ce voyage sera le dernier. Le prochain est prévu pour dans six mois, m'informe Robin pendant qu'il se brosse les dents.

Je l'écoute d'une oreille distraite tout en pianotant sur mon téléphone.

- Victoria a réussi à décrocher un rendez-vous avec l'un des plus grands architectes d'Europe, M. Clarmon, il pourra t'aider dans ton idée de rénovation des hôtels et choisir les palettes de couleurs si jamais il accepte la collaboration. Ça pourra aussi aider à faire encore plus connaître Yudin Company dans l'Europe et même le monde. Apparemment, il a des associés sur les cinq continents.

Je me contente de hocher la tête, n'écoutant pas un traître mot de ce qu'il me raconte.

- Owen, tu m'écoutes ?

- Absolument pas du tout, je lui réponds honnêtement en levant finalement la tête vers lui avec un petit sourire.

- T'as beau être mon meilleur ami, parfois j'ai qu'une envie, t'en coller une.

Il finit de se laver les dents et sort finalement de la salle de bain.

- Je suis aussi ton boss, je te rappelle.

- C'est pour ça qu'on ne peut jamais discuter avec toi, se plaint-t-il en levant les mains en l'air en signe de défaite. Tu finis toujours par jouer la carte joker "boss".

Il se rapproche et m'ouvre ses bras. Je plisse les yeux dans sa direction comme s'il était sur le point de me jouer un mauvais tour.

Mais après tout on parle de Robin, mon meilleur ami, évidemment qu'il a l'air de jouer un mauvais tour. C'est constamment ce qu'il fait, il prend rarement les choses au sérieux et préfère s'amuser de tout. C'est d'ailleurs bien une chose qui nous différencie et me fait me questionner sur comment est-ce qu'on a pu devenir ami. Je suis plus du genre à tout prendre raisonnablement, surtout quand il s'agit du travail.

J'imagine que 'les contraires s'attirent' marche aussi en amitié.

- À quoi tu joues ?

- Je sais que tu n'ose pas toujours le montrer mais tu es un vrai sentimental au fond, fais-moi un câlin.

J'affiche une mine dégoûtée avant de secouer la tête même si, au fond, j'essaye de ne pas sourire à ses bêtises. Il est toujours le premier à essayer de me faire rire peu importe la situation, et la plupart du temps, j'attends qu'il ne me regarde pas pour sourire. Je ne peux pas le laisser savoir que son humour m'atteint sinon il en profiterait constamment en essayant de me faire craquer dans toutes les situations.

- Rappelle-moi pourquoi est-ce que je ne t'ai pas encore viré ?

- Parce que tu ne trouveras personne d'autre comme moi.

- C'était une question rhétorique.

- Le rendez-vous est dans moins de deux heures.

- Ok chef.

Je secoue la tête, essayant de lui faire comprendre d'arrêter de parler mais il ne se retient pas, évidemment.

Robin parle tout le temps, mais ça ne me dérange pas parce que je déteste le silence.

- Alors, tu as trouvé une new-yorkaise qui t'a tapé dans l'œil?

Il bouge exagérément ses sourcils et me fait plusieurs clins d'œil d'affilée, me donnant toutes les raisons de croire à une crise d'épilepsie si je ne connaissais pas si bien mon ami.

The destiny of soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant