Chapitre 12 : On s'en va

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Comment Ash devait-il s'y prendre pour sortir de là ? C'était pour le moment la question la plus importante. S'enfuir ? Impossible d'enfoncer la porte. Et il semblait tout aussi impossible de venir à bout de monsieur Asghint. Il pourrait peut-être demander de l'aide à cette servante, Gina ? Mais après la punition qu'elle venait de prendre, pas sûr qu'elle veuille encore l'aider. C'était normal, après tout, mais aussi très embêtant. Il pourrait peut-être dire à monsieur Asghint où se trouve l'argent ? Non, pas question !

Dans ce cas, Ash ne voyait plus qu'une solution : mentir. Il fallait inventer un mensonge crédible et espérer que monsieur Asghint le relâche comme promis. Que pourrait-il dire ?

Après avoir réfléchi un petit moment, ça y est, il avait trouvé : « J'ai caché l'argent dans une cabane inhabitée, dans les bois au sud de la ville. » Voilà ce qu'il dirait à monsieur Asghint la prochaine fois qu'il le verrait ! Enfin, c'était déjà la nuit, monsieur Asghint ne risquait pas de réapparaître avant quelques heures. Tout ce qu'Ash pouvait faire pendant ce temps, c'était essayer de dormir.

Comme il s'y attendait, ce fut très compliqué de trouver le sommeil. Entre le sol dur, le manque d'espace et l'insupportable froid de la petite cave, fermer l'œil n'était pas une mince affaire. Cela rappelait à Ash la nuit où il avait dû dormir dans cette fameuse cabane en bois, peu après la mort de son père. De mauvais souvenirs qu'il essayait de chasser pour ne pas se mettre à pleurer bêtement. Oui, ce fut très compliqué pour Ash de dormir.

Finalement, au bout de quelques heures facilement, il tomba de fatigue dans un sommeil léger et perturbé.

Ash ne dormit malgré tout pas assez. Il imagina que c'était déjà le matin lorsqu'il se réveilla. Enfin il n'en savait rien, et puis monsieur Asghint n'était pas revenu le voir, depuis la veille. Il appréhendait sa visite, aussi se répétait-il en boucle dans sa tête « L'argent est dans une cabane inhabitée, dans les bois au sud de la ville. Cabane inhabitée, dans les bois au sud de la ville. ». Il espérait qu'il saurait mentir assez bien pour paraître crédible aux yeux de monsieur Asghint.

A part se répéter son mensonge encore et encore, il ne faisait rien. En même temps il n'y avait rien à faire. Pas la place de bouger, rien pour s'occuper. Il n'arrivait même pas à s'accoutumer à l'obscurité.

Les heures passaient, passaient dans l'ennui et l'appréhension. Vivement qu'il sorte ! Son ventre gargouillait depuis plusieurs heures. Cette fois-ci, la servante de la veille n'était pas venue lui apporter à manger. En même temps, on ne pouvait pas lui en vouloir. Ash était allongé depuis des heures, depuis qu'il était réveillé en fait. Et cette journée semblait interminable. Quelle heure était-il, déjà ? Allait-il sortir un jour ? Cela faisait deux jours qu'Ash était enfermé, mais il avait l'impression que cela faisait au moins deux ans.

Ash sortit de ses pensées quand enfin il entendit quelqu'un descendre les escaliers du sous-sol. Quelques secondes après, sans surprise, monsieur Asghint ouvrit la porte, laissant entrer une lumière qui brula un instant les yeux d'Ash. Monsieur Asghint s'approcha et dit :

— J'espère que tu as profité de cette journée pour réfléchir un peu. Es-tu disposé à me répondre, maintenant ?

Ash inspira un bon coup, le regarda dans les yeux et pria pour que son mensonge tienne la route, puis ressortit exactement la phrase qu'il s'était répétée toute la journée :

— J'ai caché l'argent dans une cabane inhabitée, dans les bois au sud de la ville.

Monsieur Asghint resta silencieux un moment, puis conclut : « Bien. », avant de ressortir. Comptait-il partir en laissant Ash ici ? Ash se releva, et dit :

— Attendez ! Vous aviez dit que je pourrais sortir si je vous disais où était l'argent !

— Comment puis-je te laisser sortir sans même vérifier si ce que tu dis est vrai ? Rétorqua monsieur Asghint.

Evidemment, mentir n'aurait jamais marché. C'était bête de l'avoir cru ne serait-ce qu'un seul instant. Maintenant, monsieur Asghint allait découvrir qu'il avait menti, et il allait avoir encore plus de problèmes. Peut-être ne sortirait-il jamais ? Au désespoir, et affamé, Ash demanda quand même : « Je peux au moins avoir à manger ? ». Mais monsieur Asghint ne prêta pas attention à sa requête et referma la porte à clé avant de remonter au rez-de-chaussée.

Ash était fini. Qu'allait-il lui arriver maintenant ? Il avait faim il avait soif, il avait sommeil, et surtout il avait envie de sortir de ce fichu trou à rats, et de ne plus jamais avoir à faire à monsieur Asghint ! Mais il ne le laissera même pas sortir, il ne savait plus quoi faire. Il tenta encore une fois d'enfoncer la porte, dans l'espoir qu'elle ait été mal verrouillée. Il tapa, tapa, tapa la porte de toute ses forces, mais elle ne s'ouvrait pas.

Ash était perdu.

Il s'allongea sur le sol, ne pouvant rien faire d'autre que d'attendre de se faire passer à tabac lorsque monsieur Asghint reviendrait.

Peut-être une trentaine de minutes plus tard, Ash entendit des bruits de pas qui provenaient des escaliers. « Il a été rapide ! » Se dit Ash, qui n'était pas vraiment pressé de revoir monsieur Asghint.

Mais il y avait quelque chose de bizarre. Il semblait y avoir plusieurs personnes qui descendaient les escaliers, et à toute vitesse. Ash se redressa. Ils (ils ?) passaient la clé dans la porte de la geôle d'Ash, qui s'ouvrit en fendant l'air.

A sa grande surprise, ce n'était pas monsieur Asghint qui venait d'ouvrir la porte. Quatre personnes se tenaient devant lui. L'un d'eux était masqué par une capuche et une écharpe. Il y avait la servante de la veille, Gina, et puis Ason, l'homme avec qui ils avaient cambriolé les Asghint, et Ten qui se tenait devant lui en lui tendant la main.

Crowns / 1. Sous la neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant