Elisa

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Partie I











Froid, humide, noir, terreur.

C'est tout ce que je sens et ressens en ce moment, menotté à des barreaux de lit, mon corps ne cesse de trembler de peur et d'appréhension depuis mon réveil.

J'ai peur... Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Qu'est-ce qu'ils feront de moi une fois qu'ils sauront que je suis réveillée ? Pourquoi est-ce que je suis menotté et par terre ?

Des pas lourds et mesurés se font entendre, je les entends se rapprocher de plus en plus près de la pièce sombre et silencieuse où je suis, mon corps réagit instantanément et se met en boule tout en portant mes deux bras contre mon visage pour me protéger.

Tu es si stupide. Pourquoi tu ne penses pas à t'enlever ces menottes. C'est trop tard... La personne est tout prêt...

La porte se déverrouille et s'ouvre dans un bruit sourd me faisant sursauter, elle se cogne contre le mur et je ferme les yeux tout en essayant de me rassurer du mieux que je peux.

Il ne va rien t'arriver... Ne t'en fais pas... Tu n'as rien fait de mal après tout...

Ses pas se rapprochent de moi mais je ne réagis pas comme je le voudrais et je me recroqueville encore plus sur moi-même, ce n'est qu'au moment où une main s'approche de mon visage que j'ai un mouvement de recul. Elle se pose sous mon menton pour relever ma tête, je tremble comme une feuille contre celle-ci mais je ne dis rien et garde mes yeux clos, n'osant pas regarder mon ravisseur dans les yeux.

-Bonjour grande sœur.

C'est la douche froide pour moi en l'entendant m'appeler grande sœur.

Je n'ai pas de petit frère ni de frère et de sœur tout simplement. Alors pourquoi m'a-t-il appelée grande sœur ?

-Ouvre tes yeux grande sœur. J'ai toujours rêvé de les voir.

Je les ouvre difficilement de peur qu'il me fasse mal en me frappant ou de n'importe quelle façon, au bout de quelques minutes, je m'habitue à la faible luminosité qui traverse la pièce et je le regarde, lui.

Il a la même couleur de pupilles que moi mais en plus foncé : le vert, autrement nous avons la même couleur de cheveux : le marron clair.

Dans son regard, je n'arrive pas à définir l'once d'émotion qu'il montre mais je suis certaine que ce n'est pas de la colère.

-Tu as les mêmes yeux que maman.

Je n'ai jamais connu ma mère malheureusement...

-Vous devez sûrement vous tromper monsieur, je ne vous connais pas et je n'ai pas de petit frère.

Bravo Elisa, tu as réussi à prendre ton courage à deux mains pour t'adresser à lui.

Un rire amer sort de sa bouche et j'écarquille les yeux de surprise, pensant qu'il se moque de moi. Il commence à caresser ma joue avec son pouce en arrêtant de rire et il me regarde attentivement.

-Je vois que papa à fait du bon travail en te lavant le cerveau, n'est-ce pas Elena ?

Mon père n'est pas le méchant mais lui, si.

ElenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant