Elisa

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Après avoir récupéré la batte de baseball que m'avait laissé Lara à l'étage, je me dirige vers le garage de Lyam en souriant. Je regarde toutes les voitures alignées et rangées par couleur, je lève les yeux au ciel au vu de l'idiotie de devoir trier les voitures par couleur, elles vont de la plus clair à la foncé en fonction de leur plaque d'immatriculation et de leur marque.

Je vois que les voitures que j'avais rayer la dernière fois ont été remplacées. J'espère que tu auras assez d'argent pour toutes les remplacer.

Je souris et m'approche de la première voiture, je passe mon doigt sur la carrosserie avec délicatesse avant de venir fracasser la batte dessus en me déhanchant. En voyant la marque qu'elle a laissée, je sourit davantage et donne un grand coup dans le pare-brise, en seulement deux coups il se fissure.

Ça c'est pour avoir choisi ma sœur à moi. Avec toutes ses voitures, je vais pouvoir lister toutes les horreurs que toi et la vie m'avait fait subir.

-J'espère que tu vas bien pleurer connard quand tu verras tes voitures.

Il ne mérite pas mes larmes mais plutôt la violence de mes actes.

J'attrape le briquet que j'avais trouvé dans sa chambre et l'allume, je fixe la flamme en silence avant de l'approcher du pneu qui prend instantanément feu. Le feu ne met que quelques minutes avant de se propager sur toute la voiture.

Passons à la prochaine voiture.

J'éteins le feu avant qu'il ne se propage davantage et ne me mette en danger, les dégâts dessus sont conséquentes mais je ne m'attarde pas dessus et continue de fracasser chacune de ses voitures en sifflotant. Sur chacune, je n'oublie pas de mettre le feu et d'ensuite l'éteindre quand le feu à tout cramer.

Je sais qu'il ne sera sûrement pas atteint par ce que je suis en train de faire mais si je peux le faire regretter un minimum, cela me va.

Je m'assois au centre de la pièce en tailleur après avoir brûlé la centième voiture.

Peut-être que si je laissais brûler une nouvelle voiture sans l'éteindre, il me choisirait.

Je rigole à l'absurdité de ma pensée et allume le briquet tout en fixant la flamme, j'approche ma main d'une voiture neuve et celle-ci commence à brûler à petit feu.

Personne ne pourrait choisir la fille qui n'ai pas aimé par sa famille. Personne ne pleurerait ma mort tout simplement parce que je ne suis rien aux yeux du monde, je ne suis qu'un petit insecte à exterminer et qui devrait maigrir.

J'attrape le casque que j'avais ramené pour faire taire le monde autour de moi et le mets sur mes oreilles, je ferme les yeux et m'allonge sur le sol. La musique Born to die de Lana Del Rey commence à jouer dans mes oreilles et mon cœur s'envole instantanément.

Cette musique n'a jamais autant vibré en moi qu'à cet instant parce que je sais depuis que mon père est parti que je suis née pour mourir à la fin.

L'odeur du feu se fait sentir autour de moi mais je ne m'en préoccupe pas et ne pense à rien d'autre qu'à ma mort imminente.

Peut-être que la mort n'est pas si difficile. Quand j'étais petite, j'avais peur de souffrir, que ma mort ne soit trop longue et douloureuse mais maintenant tout est plus clair pour moi. J'ai assez souffert pour subir à nouveau le jour de ma mort.

Des lèvres se posent sur les miennes avec précipitation, elles se posent plusieurs fois mais je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux pour voir la personne. Les sentant s'écarter de moi, mon envie de les rattraper pour qu'elles me redonnent se bien-être et cette douceur est là mais je n'en ai pas la force.

ElenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant