Elisa

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Je reviens à moi dès l'instant où je sens l'eau toucher mes pieds nus, mon corps est calé contre celui de Lyam tandis qu'il caresse mes cheveux en silence. Me voyant revenir à la réalité, un doux sourire s'affiche sur son visage et il embrasse le haut de mon épaule.

-Comment te sens-tu ?

Troubler, choqué, triste, faible.

Je laisse un silence plané dans l'air ignorant sa question pendant que mes jambes se balancent dans l'eau pour essayer de remettre mes esprits dans l'ordre.

Je pensais qu'en revenant tout serait redevenu comme avant et que je reprendrais mon conte de fée une fois que Lyam aurait souffert comme moi j'ai souffert mais après tout ça, j'ai l'impression d'être la seule à en payer le prix fort. Qu'il puisse tout faire et que rien n'arrive à l'atteindre.

-Comment fais-tu ? Lui demandais-je désespérément. Pour te réveiller chaque jour et ne jamais avoir envie de pleurer.

Je suis si désespéré que s'il avait pitié pour moi à cet instant, je n'en aurais rien à faire.

-J'ai été conçu pour ne jamais pleurer et malgré tout pendant un an, chaque nuit où tu n'étais pas auprès de moi, je me mettais à pleurer. Je me pose souvent la question : Et si le jour où je t'ai aperçu à travers la fenêtre, j'étais venu te parler peut-être que nous serions ensemble depuis plus longtemps.

Je fronce les sourcils à sa confidence, ne comprenant pas de quoi il me parle.

-Quand j'avais quinze ans, je t'ai aperçu dans un petit café dont ta tante s'occuper, tu lisais un livre qui t'absorbée tellement que tu ne remarquer pas quand ta tante venait te parler. M'explique-t-il avec une illumination dans le regard. Depuis que j'ai quinze ans, nous avons été liés par un fil invisible qui maintenant est totalement visible pour mon cœur.

-Nous étions peut-être liés mais depuis un an jour pour jour, tu n'es plus qu'un ennemi pour mon cœur. Tu auras beau prendre soin de moi autant que tu le veux mais tant que je déciderais que j'ai envie de te détruire alors je te détruirais.

Il faut qu'il comprenne que ses actes m'ont blessé et qu'il ne peut pas être oublié en un claquement de doigt parce que monsieur l'a décidé.

Je sors de la fontaine avec précipitation et monte à l'étage où Lara m'attend assise dans un fauteuil dans la chambre d'ami. Je souris et m'assois sur le deuxième fauteuil, elle ne me laisse pas le temps de souffler qu'elle me tend son téléphone.

-Tout est parti en seulement dix minutes, heureusement que tout le monde est parti soigner Elena pendant que tu parlais avec Lyam sinon je serais morte à l'heure d'aujourd'hui par Lyam.

Je souris et regarde l'argent que nous avons gagné, je tape dans la main qu'elle me tend pour lui dire qu'elle a fait du beau travail.

-Une copine aussi forte, je ne pouvais pas rêver de mieux, plus de cinquante mille euros de gagner en à peine quelques minutes.

Ses bras entourent mes épaules tandis que nous sautillons joyeusement ensemble en rigolant, je mets le téléphone en veille et le pose sur le lit. Nous nous écartons, l'une de l'autre et cette fois-ci elle me regarde avec inquiétude.

-Tu es sûr de faire la suite ? Je sais que tu pourras te défouler mais si tu ne veux pas continuer le plan, ce n'est pas grave personne ne t'en voudra au contraire, je serais fière de ce que tu as réussi à faire.

Un nœud se forme dans ma gorge mais je garde malgré tout le sourire parce que ce qu'elle vient de me dire me touche plus que je ne le voudrais.

Ayez une amie comme elle dans votre vie.

ElenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant