Emilie

chapitre 15

Autoroute 6,

13h45

Matthieu

Le jour du départ est arrivé, nous sommes tous un peu tristes de quitter la mer. Même Ubie à qui profiter pour se prélasser au soleil lorsque nous étions de sortie. Pour ne pas rentrer à Paris toute seule, ma sœur à surmonter son mal des transports en voiture pour rentrer avec nous. La voiture est moins chargée qu'à l'aller avec l'absence de Blake et Rachel.

Pour que nous ne soyons pas trop fatigués par la conduite, nous tournons toutes les deux heures. J'ai conduit pour les deux premières heures puis c'était au tour de ma sœur et ensuite celui d'Emilie. Lorsque mon tour de conduire vient ou bien celui d'Emilie, nous échangeons discrètement des regards complices en souvenir d'hier soir.

Flashback :

Une fois arrivés devant la porte là de maison, Emilie pleine d'audace pose son doigt sur mes lèvres, me faire taire et commence à m'expliquer qu'une fois à l'intérieur, il faudra que j'arrête de parler. Selon elle, j'ai une voix qui porte et je risquerai de réveiller ma sœur.

Une fois son discours terminé, elle me regarde droit dans les yeux pendant quelques secondes pour me montrer qu'elle ne plaisante pas. N'arrivant pas à garder mon sérieux face à son soudain élan d'autorité, j'éclate de rire, ce qui la fait rire aussi.

Emilie – T'es bête, tu le sais ça, dit-elle en essuyant une larme de joie qui perlait au coin de son œil

- C'est pour ça que tu m'apprécies non ?

Emilie – Qui a dit que je t'appréciais ?

- Après tout ce qu'on a vécu, tu me fais ça, dis-je faussement vexé

Elle se rapproche de moi, pour me chuchoter à l'oreille

Emilie – Matty, il ne faut pas t'attacher, dit-elle tout en collant un baiser à la commissure de mes lèvres

Cette soudaine proximité entre elle et moi me fait virer au rouge, surpris par ce qu'elle vient de faire. Je la rattrape avant qu'elle ne disparaisse dans les escaliers et l'attire contre moi. Nous gardons cette proximité et je replace une tresse derrière son oreille pour lui dégager la vue. C'est à ce moment qu'elle me regarde droit dans les yeux, je remarque ses pupilles sont dilatés et ses lèvres légèrement entrouvertes. Mon regard se porte à présent sur ces dernières, doucement nos visages se rapprochent et comblent le vide qui nous sépare. Ne supportant plus la distance, je colle mes lèvres contre les siennes.

Notre échange devient plus passionné une fois l'espace qui séparait nos corps réduit. Elle passe ses mains derrière ma nuque pour que je me rapproche d'elle et je pose mes mains sur joue. Nous nous séparons pour reprendre notre souffle et réalisons ce qui vient de se produire.

- Tu étais consentante ?

Emilie - Bien sûr, j'allais le faire t'embrasser si tu ne l'avais pas fait

Fin du flashback

Je regarde dans le rétroviseur et voit ma sœur en train de dormir profondément et décide de parler d'hier soir avec Emilie. Ne sachant pas comment aborder le sujet, je me pince les lèvres et réfléchis.

Emilie – Tu penses à hier soir ?

- Comment sais-tu que je pense à ça particulièrement ?

Emilie – Parce que tu rougis et lorsque tu réfléchis, tu pinces lèvres si fort qu'elles deviennent blanches

-Même moi, je ne le savais pas