Chapitre 26

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Emilie

Tu m'expliques quand on rentre parce que j'ai l'impression que c'est grave.

Mathieu - En vrai, ça dépend de ce que tu entends par « grave ».

- Bah un accident ou quelque chose dans le genre

Mathieu - Oui donc c'est grave

On se dépêche d'arriver chez moi pour parler à tête posée de ce « grave » problème qui vient de nous tomber sur les bras.

Nous passons devant la porte de mes voisins d'en dessous, un couple de jeunes qui ont l'air d'avoir la vingtaine comme Mathieu et moi. Lorsque je passe devant leur appartement, soit je les entends se disputer ou bien faire leurs affaires de grandes personnes. À force, j'ai compris que je ne les verrais jamais puisqu'ils ne sortent jamais sauf pour aller travailler, mais la nuit.

En montant les escaliers, j'entends Mathieu souffle, essoufflé d'avoir monté les quatre étages rapidement. Malheureusement pour nous, l'ascenseur ne fonctionnait pas.

Mathieu - comment tu fais pour ne pas être essoufflée ?

- J'ai l'habitude de monter les escaliers.

Mathieu - Tu veux dire que l'ascenseur est souvent en panne ? Ton père n'a pas trouvé un superbe appartement comme il aime si bien le dire...

- Non aucun rapport, je veux dire que je prends généralement les escaliers pour mon genou. Il n'y a pas longtemps, je suis tombé dans la rue et on m'a diagnostiqué une dysplasie rotulienne. Et donc le médecin m'a dit qu'il fallait que je monte tous les jours les escaliers pour faire bouger mon genou.

Mathieu - Tu ne me l'avais pas dit ça...

- Mais si je t'en ai parlé, mais vaguement parce que je ne voulais pas que tu t'inquiètes

Une fois rentrés dans l'appartement, nous nous affalons sur le canapé, épuisés par cette matinée. J'envoie un message à mon père disant que je suis malade et que je compte rester chez moi toute la journée. Je retourne ensuite m'asseoir sur le canapé contre Mat'. Qui semble exténué, je lui propose plutôt qu'on aille s'allonger sur mon lit.

- Donc parlons de ton problème.

Il change de position pour s'allonger face à moi.

Mathieu - Il semblerait que la nouvelle chef s'est cassée le poignet...

- Tu dois rentrer quand ?

Mathieu - Je dois être à Paris pour demain après-midi.

- As-tu déjà pris ton billet ?

Mathieu - J'attendais de te le dire avant.

- Même si on devait passer une semaine ensemble, ces trois derniers jours passés ensemble étaient parfaits. Tu m'as manqué

Dis-je tout en passant ma main sur sa joue. Il prend ma main pour déposer une multitude de baisers dessus.

Mathieu - Toi aussi, tu m'as manqué... La prochaine fois, je resterais plus longtemps, Dieu voulant...

- Mais la prochaine fois qu'on se voit, c'est dans trois semaines. Il me reste deux semaines avant la fin de mon semestre. Je prépare ma valise et après, je viens te retrouver à Paris pour qu'on passe l'été et mon anniversaire ensemble.

Mathieu - Ça va faire presque un an qu'on se connaît.

- Je sais, même si j'ai l'impression que ça fait beaucoup plus longtemps.

EmilieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant