Emilie

chapitre 27

Mathieu

10 Mai 7 h 30, New York

Le réveil a été assez dur ce matin après avoir passé la nuit à regarder des bêtisiers. Quand nous sommes rentrés hier soir, Emilie n'avait pas sommeil et moi non plus bizarrement. Donc regarder des bêtisiers était assez évident. Le soir du Nouvel An, elle est venue me trouver puisqu'elle avait vu passer sur une chaîne une soirée bêtisier spéciale fête de fin d'année.

Flashback :

Emilie toque trois coups sur ma porte comme à son habitude, je tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte.

Emilie - t'as pris du temps pour ouvrir, il fait froid sur le palier.

- Rentre, tu auras moins froid.

Emilie - Merci... Elle dézippe son sweat et pose sur le dossier du canapé.

- Tu ne dors pas ? 

Emilie - Non, ce soir il y a un bêtisier spécial fête de fin d'année...

- Et ?

Emilie - Et j'ai pensé qu'on pourrait le regarder ensemble ?

- Après tout c'est mieux que de le regarder seul dans son lit dis-je en attendant sa réaction.

Emilie - T'allais le regarder sans moi ? Dit-elle offusquée face à cet aveu

- En fait, j'allais te dire que ça passe à la télé ce soir, mais j'ai oublié dis-je tout en me grattant la nuque et arborant un sourire coincé.

Emilie - Bref, maintenant, on peut le regarder ensemble sur le canapé et pas besoin de popcorn, je n'ai pas très faim.

Sa voix se durcit et je comprends qu'elle est vexée. Même si elle ne le dit pas, Emilie déteste être seule. On a pris l'habitude depuis les vacances d'été de passer nos soirées ensemble jusqu'à ce que le premier d'entre nous commence à s'endormir.

- Écoute, je suis désolé si je t'ai vexée... ce n'était pas dans mon intention. Quand je te l'ai dit, c'était pour te faire comprendre que j'aimerais beaucoup regarder l'émission avec toi. Je lève avec mon doigt son menton pour qu'elle puisse me regarder dans les yeux.

Emilie - Oui, oui, bon maintenant, on s'installe pour regarder l'émission parce qu'on est à deux doigts de la rater.

- Tu connais le chemin, dis-je en me mettant sur le côté pour la laisser passer.

Fin du Flashback...

J'ai compris à cet instant qu'Émilie souffre en silence de l'absence constante de son père et qu'à cause de cela, elle déteste être toute seule. Depuis la mort de sa mère il y a sept ans, Emilie ne vit pratiquement toute seule vu que son père est souvent de l'autre côté du globe en train de régler des affaires en permanence.

Je sors de mes pensées pour prendre ma valise et sortir de l'appartement avec Emilie sur mes talons pour refermer la porte. Nous descendons les escaliers, pour faire durer ces derniers instants que nous passons ensemble.

Emilie - Mais au final, je n'ai même pas pu essayer la robe.

- Ce n'est pas très grave... au pire si elle ne te va pas, tu la rapporteras quand tu viens à Paris dans trois semaines.

Emilie - Je ferai ça. Tu sais à quoi ressembleras ton costume ?

- Je sais qu'il a failli être jaune, mais grâce à Dieu, ma sœur choisit du bleu comme pour les robes pour qu'on soit assorti.