Nos cœurs alliés - Amor fati (Kuroro x OC)

(III.1) La fille aux taches de rousseur

6 jours. C'est le temps qu'il avait fallu à Natzora pour retrouver la fille aux taches de rousseur. Un joli pied de nez à la Brigade Fantôme puisqu'elle l'avait retrouvée avant eux ! Était-ce réellement si surprenant ? Pas tout à fait. A vrai dire, si la Brigade Fantôme pouvait se targuer d'être la meilleure quant à l'exécution de vol et assassinat, le Kimjicho était bien meilleur qu'elle dans le domaine de l'investigation. Il fallait aussi dire qu'elle avait eu un peu de chance. C'est en décrivant la tenue que portait la jeune femme dans sa vision à un hunter qu'elle connaissait, que celui-ci avait immédiatement reconnu l'accoutrement. L'information la guida vers une taverne célèbre de Kallipolis et à peine 2h après l'avoir reçue, elle se trouvait déjà dans un zeppelin qui la guidait à bon port.

Kallipolis était une ville de taille moyenne de la région du Kukanya et si la taverne dans laquelle semblait travailler la jeune fille aux taches de rousseur était si célèbre c'était car elle offrait des services à la personne d'un genre bien particulier et vieux comme le monde. Le dirigeable avait décollé et les passagers étaient de nouveau libres de circuler comme bon leur semblaient. Natzora se décida à prévenir le chef de l'Araignée de sa découverte. Ni une, ni deux, elle chercha son nom dans le répertoire de son téléphone et l'appela. Après les salutations habituelles, elle lui annonça enfin :

(Natzora) Je pense avoir trouvé la fille. Elle est à Kallipolis.

(Kuroro) Personne ne t'avait demander de la chercher... Bref, envoie l'adresse, je vais dire à-

(Natzora) Non, je veux y aller moi-même.

Il y eut un silence trop long pour être naturel et Kuroro reprit :

(Kuroro) Pourquoi ?

(Natzora) J'ai mes raisons.

(Kuroro) Non, on s'occupe de récupérer les bracelets et toi, tu feras ton truc ici.

(Natzora) Je ne te demande pas l'autorisation Kuroro, je t'informe juste que j'y vais. Je suis déjà en route de toute façon.

(Kuroro) Tu fais chier Natzora. C'est quoi ton problème ? Pourquoi faut que t'y ailles seule ?

(Natzora) Fais-moi confiance, il faut que j'y aille moi-même. Et puis, je ne vois pas ce qu'il y a de vraiment dangereux.

(Kuroro) Tu te rends compte qu'Hisoka pourrait être dans les parages ?

La discussion s'envenima et se transforma bientôt en une dispute en bonne et due forme. Natzora ne céda pas aux exigences du chef de l'Araignée ce qui le rendit furieux. Il ne comprenait pas son entêtement et se refusait à la laisser prendre de tels risques. De son côté, la jeune femme voyait l'insistance de Kuroro comme un manque de confiance ce qui l'agaçait profondément. Après plusieurs minutes d'un échange sans queue ni tête qui n'aboutirait vraisemblablement à aucun accord, elle raccrocha brusquement après avoir prétendu devoir « faire quelque chose ». Un mensonge grossier qui, à défaut d'être crédible, lui permit au moins de souffler.

La dispute avait été intense et Natzora se sentait à fleur de peau. Elle posa son regard sur ses mains qui tremblaient faiblement puis fit craquer ses phalanges dans l'espoir d'arrêter leurs troubles. Ce n'était évidemment pas la première fois que Kuroro se montrait autoritaire et cela n'avait parfois pas pour effet de lui déplaire. Pourtant, cette fois-ci, elle avait un désir profond de lui montrer qu'elle pouvait se débrouiller seule. Cette envie viscérale devait bien avoir une origine et ce n'est que lorsque le souvenir de sa confession foireuse lui revint qu'elle comprit : elle lui avait dit à demi-mot qu'elle l'aimait et cette confession engendrait plus des conséquences qu'elle ne l'avait anticipé.