(II.7) L'indicible

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Natzora était assise à même le sol, ses chaussures à talons méticuleusement alignées à côté d'elle et collées au mur contre lequel elle était aussi adossée. Les jambes d'abord en tailleur, elle releva ses genoux contre son buste et serra ses talons contre ses fesses lorsque quelqu'un passa dans le couloir. Quelle heure était-il ? Elle avait arrêté de regarder son téléphone après l'avoir fixé pendant trop longtemps. La lumière s'éteignait de temps en temps et elle supportait l'obscurité avec difficulté jusqu'à ce que, prise d'une angoisse, elle n'agite les bras pour activer les détecteurs de mouvements.

Le temps passa encore et elle se retrouva à nouveau dans le noir, résistant au besoin viscéral de raviver la lumière et priant pour que celle-ci ne la quitte jamais. La bruit de l'ascenseur retentit et la lumière revint. Une ombre se posa sur elle et y resta suspendue. Elle leva les yeux et comme si elle venait de voir un ange, elle ressentit un soulagement immense. Elle attrapa la main qui lui était tendue et suivit Kuroro dans sa chambre d'hôtel.

- Je pensais que tu souhaitais être seule.

- C'était il y a plus de 2 heures.

Kuroro retira son éternel manteau et ses chaussures et les rangea soigneusement. Il fixa un instant la jeune femme qui se tenait immobile au milieu de la pièce, le regard impénétrablement placé dans le vide. Elle portait toujours la même tenue qu'au bar mais son maquillage avait totalement disparu.

- Tu veux boire quelque chose ?

Elle secoua faiblement sa tête de droite à gauche en retirant ses chaussures puis commença à déboutonner sa blouse. Il la regarda faire sans bouger, hypnotisé par la façon qu'elle avait de faire glisser sa jupe sur ses jambes. Les yeux toujours rivés sur les néons de la ville visibles au travers de la baie vitrée, elle détacha ses cheveux et les tresses qu'elle tenaient en un chignon tombèrent dans son dos. Le chef de l'Araignée était tout simplement subjugué. Il voyait chez Natzora une beauté naturelle si envoutante qu'elle en était devenue irrésistible.

Désormais en sous-vêtements, la jeune femme se tourna en direction de son ex-amant. Elle posa sur lui un regard indescriptible qui attira l'intéressé sans même qu'il ne s'en rende compte. Arrivé devant elle, un sentiment de culpabilité lui serra la poitrine. Il était évident que les événements de la soirée l'avaient marquée plus qu'il ne l'aurait voulu et lui seul savait qu'il en était la cause originelle. Culpabiliser n'était pas son genre mais que pouvait-il faire maintenant hormis lui donnait ce qu'elle attendait ?

Elle attrapa son t-shirt pour qu'il se rapproche et posa sa tête contre son torse. Elle avait bizarrement le besoin de s'assurer que celui face à elle avait un cœur, même s'il semblait parfois inapte à l'utiliser. Elle leva les yeux vers lui et lut une forme de retenue dans son regard charbonneux.

- Qui es-tu vraiment, Kuroro ?

La question le laissa perplexe mais devant ses yeux cannelle qui le perçaient à jour mieux que ceux de quiconque, il faillit répondre à cette interrogation avec une dangereuse honnêteté. Un préjudice que même lui serait alors incapable de réparer.

Natzora avait déjà une réponse en tête. Kuroro était un être odieux et exceptionnel, émotionnellement inaccessible et extraordinaire, attachant et pourtant à fuir mais surtout, il était le seul qu'elle voulait voir alors que son moral était au plus bas.

D'un geste doux, elle posa une main sur son épaule et l'autre au creux de son cou. Elle se mit sur la pointe de ses pieds nus et l'embrassa tendrement, profondément. Il la laissa imposer son tempo et suivit son rythme, sentant son cœur accélérer ses battements comme à chaque fois qu'elle lui offrait un baiser.

Elle quitta ses lèvres délicatement et son souffle vint effleurer sa peau tandis qu'il entrouvrait les yeux. La jeune femme entreprit de détacher la ceinture de l'homme en noir et il s'occupa d'enlever son t-shirt. Elle finit de le déshabiller complètement puis pressa son index sur son torse pour le faire marcher à reculons jusqu'au lit. Il s'assit au bord et elle s'agenouilla à même le sol. Natzora fit alors une chose qu'elle ne lui avait encore jamais faite. Chose qu'il n'avait pas réclamée de son propre chef car de son expérience, un tel acte était mille fois mieux exécuté lorsque la personne qui le réalisait en prenait l'initiative. Alors bien sûr, il la laissa faire.

Nos cœurs alliés - Amor fati (Kuroro x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant