— Je vois que tu es surprise de me voir.
Si vous cherchiez la définition d'un euphémisme cette phrase en serait un parfait exemple. Natzora n'était pas « surprise », elle était carrément estomaquée. Hisoka venait de faire une entrée fracassante digne de l'homme qu'il était et son sourire malin prouvait qu'il en était plutôt fier. Un bazar pas possible bouleversait le cerveau de la jeune femme et l'une des premières images qui lui vint à l'esprit fut celle du corps disloqué de Sharnalk et à ses pieds, la tête malheureuse de Korutopi. Un souvenir funeste qui la força à faire un pas en arrière prestement mais le magicien réduisit rapidement cet écart pour en revenir au point de départ.
— Où est Aizen ? finit-elle par bredouiller.
— Il ne viendra pas, mon chaton. Je suis son émissaire, bien que ce terme ne me plaise guère.
L'homme aux cheveux clownesques la dévisagea de son regard aussi tranchant que les lames d'un rasoir et de sa hauteur terrifiante, toisa la jeune femme qui n'en revenait pas. Son choc devait être lisible sur ses traits car Hisoka crut bon de la rassurer :
— Ne fais pas cette tête, je suis bien plus agréable que lui, crois-moi.
Face à l'expression mi-confuse mi-contrariée de la jeune femme, le magicien expliqua :
— Il semblerait qu'il soit devenu un peu frileux à la suite de votre dernière entrevue... D'ailleurs, j'aimerais moi aussi goûter à ce hatsu si terrible qui a réussi à effrayer un homme tel que lui.
Natzora était prise au dépourvu. Elle s'attendait à la limite à ce qu'Aizen ne respecte pas sa parole et vienne accompagné, mais de là à ce que Hisoka se pointe à sa place, c'était inimaginable. Il n'existait aucun lien connu entre les deux hommes et à bien y penser, c'était peut-être la plus catastrophique des alliances que la terre eut connue.
Hisoka prit un air sérieux pendant quelques secondes avant de passer une main dans ses cheveux puis de lâcher un sourire moqueur.
— Tu es donc bel et bien venue seule, c'est un peu risqué, ne crois-tu pas ?
Il ne lui lassa pas le temps de répondre et poursuivit :
— J'admire ton courage mais j'avoue que j'espérais revoir quelques-uns de mes anciens camarades.
Natzora tiqua à ce commentaire. Certes, Hisoka avait promis un bain de sang à la Brigade Fantôme, mais à ce qu'elle sache, celui qui fuyait, c'était lui et non les membres de l'Araignée. Elle l'observa avec attention. Un air de suspicion flotta dans l'air et son regard dubitatif fut suffisamment piquant pour agacer le grand fanfaron qui fronça les sourcils.
— Si tu cherchais vraiment à rencontrer des membres de la Brigade, tu saurais les trouver par toi-même, lança Natzora, sûre de sa capacité de déduction.
Pour elle ne sait quelle raison, Hisoka parut satisfait de cette réponse. Il afficha un rictus qui donna des frissons à la jeune femme et en une fraction de secondes, il se courba jusqu'à ce que son visage se retrouve à quelques centimètres du sien. Ses larges épaules qui pointaient au sommet de son dos voûté privèrent Natzora des derniers faisceaux de lumière que lui offrait la lune et quand l'homme passa l'un de ses doigts sous son menton, elle se pétrifia sur place. Ses lèvres s'approchèrent dangereusement de son visage et bifurquèrent en direction de son oreille jusqu'à ce que soudainement, le souffle chaud du magicien vibre sur ses tempes palpitantes :
— Tu as raison, ma jolie, je préfère mille fois que l'on ne soit que tous les deux.
Son instinct de survie refit brutalement surface et Natzora repoussa violemment le magicien puis fit un bond en arrière tout en renforçant au même moment ses poings de son aura. Le rire de Hisoka craqua dans l'air et résonna dans le hangar, rappelant à Natzora qu'en effet, elle était totalement seule.
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Nos cœurs alliés - Amor fati (Kuroro x OC)
Fanfic"Kuroro, dis-moi que tu m'aimes... Même si c'est un mensonge, dis-le-moi." Les mots résonnèrent dans l'esprit du chef de l'Araignée. La jeune femme avait un don pour le prendre au dépourvu. Dans ce monde toxique où il évoluait au quotidien, elle lui...