(I.10) Aki Itami Zennon

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Natzora avait fait disparaître une soupe et plusieurs dumplings tandis que Kuroro s'était immédiatement attaqué au riz sauté aux crevettes. Au cours du repas, il lui raconta ce que Feitan et Machi avaient découvert en s'attaquant aux hommes qui la suivaient. Les deux poursuivants avaient rapidement été maîtrisés par les membres de l'Araignée et avaient tout aussi vite craché le morceau. Ils étaient embauchés depuis peu par un homme au surnom ridicule qui n'était sans nulle doute pas le commanditaire à l'origine de leur mission, mais un simple intermédiaire. Kuroro avait lu les échanges que l'un d'eux avait eu avec cet intermédiaire mais rien ne laissait deviner l'identité du fameux cerveau de l'opération. Ce pourquoi Kuroro avait demandé à ses camarades d'enquêter afin de la découvrir.

— Si tu te sens suivie, appelle-moi, avertit Kuroro.

— Pour quoi faire ? Tu comptes arriver sur ton beau cheval blanc, épée à la main ?

Il la regarda d'un air perdu tendit qu'elle venait à bout des vapeurs à la viande.

— Cheval blanc ?

Il ne semblait pas saisir la référence et pour un grand lecteur, c'était assez surprenant.

— Euh, bah oui, un cheval blanc, tu sais, quand le prince vient au secours de la princ- Bref, laisse tomber.

Elle se secoua la tête en se disant qu'il n'avait probablement pas connu ce genre d'histoire dans son enfance un peu particulière. Elle reprit :

— Dans tous les cas, ça va être compliqué de savoir si on me suit tant que je ne maitrise pas le En.

Il but une gorgée du vin rouge dont les reflets framboise dansaient dans son verre et suggéra :

— Peut-être devrais-je emménager ici quelques temps ?

Elle le regarda avec étonnement et crut voir un léger sourire courber le coin de ses lèvres. Elle détourna les yeux un court instant puis les posa sur lui à nouveau. Était-il sérieux ou était-ce une boutade ? Elle avait du mal à départager les deux hypothèses et ce suspens était tout à fait volontaire de la part du chef de l'Araignée. Quoiqu'il en dise, il aimait la troubler puis contempler son visage lorsqu'elle luttait intérieurement pour comprendre le sens de ses mots.

— Ce ne sera pas nécessaire, déclara-t-elle avec une fierté surjouée.

Elle souffla puis s'adossa sur sa chaise, le ventre plein. Kuroro entama une nouvelle boîte et elle l'examina en se disant qu'elle avait vraiment bien fait de prendre autant de choses à manger.

— Alors, tu me racontes ce qu'il s'est passé avec les deux mecs du Cartel au gala McCoy ?

C'était une question qui la taraudait depuis l'instant même où Kuroro lui avait annoncé que les deux chef-sponsors de l'Abukù avaient été exécutés. Sans hésiter, Kuroro lui conta comment il avait tué ces hommes aux loisirs discutables avec une facilité attristante. Les deux hommes ne s'attendaient manifestement pas à une telle attaque et leur garde était quasiment inexistante. Une erreur grotesque. Frustré par la mort trop rapide du premier, la tête de l'Araignée avait pris son temps avec le second et décrivit, sans trop, les tortures qu'il lui avait imposées. Evidemment, avant qu'il ne mette définitivement fin à ses jours, il lui avait demandé le nom des deux derniers sponsors à la tête de l'Abukù.

— Et tu comptes les chercher pour les tuer également ? s'enquit Natzora.

— Pas vraiment. Disons que si l'occasion se présente, je n'hésiterai pas mais je ne perdrai pas mon temps à leur courir après.

Natzora resta pensive un instant. L'un des sponsors avait apparemment aidé à leur fuite, s'agissait-il d'un de ceux qui venaient d'être exécuté ? Peut-être bien. Si tel était le cas, elle ne saurait probablement jamais pourquoi il avait agi de la sorte.

Nos cœurs alliés - Amor fati (Kuroro x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant