La clinique était installée dans une sorte de château cossu dont une partie était aménagée comme un hôtel de grand standing. Un salon lounge permettait de patienter et de s'occuper tandis que quelques chambres non destinées aux soins accueillaient les visiteurs. Un grand luxe auquel Yasu s'était rapidement acclimaté.
C'est justement dans le salon décoré avec faste que Yasu retrouva Kuroro tandis qu'il admirait les peintures opulentes qui ornaient les murs, comme s'il les découvrait pour la première fois. Le chef de la Brigade oublia les moulures baroques et avança vers Yasu dès qu'il eut remarqué sa présence. Les deux hommes ne s'entendaient guère de prime abord. Le contexte de leur première rencontre n'y était pas pour rien et la suite n'avait pas arrangé les choses. Le brun trouvait le baraqué un peu trop attentionnée envers sa soi-disant « amie » et l'instinct protecteur du chauve ne voyait pas d'un bon œil la relation de la jeune femme avec le chef de l'Araignée.
— Comment va-t-elle ? demanda Kuroro.
— Pourquoi ne vas-tu pas lui demander toi-même ? osa Yasu.
Kuroro resta silencieux et Yasu constata avec surprise que le danchô semblait tout aussi troublé que sa meilleure amie quelques instants plus tôt. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé entre les deux individus mais sa curiosité commençait sacrément à le titiller.
— Elle a dit quelque chose de particulier ? interrogea Kuroro, pour changer de sujet.
— Elle veut de la glace à la pistache.
Un léger sourire naquit sur les lèvres du danchô et Yasu ne le manqua pas bien qu'il eut préféré.
— Et aussi son livre sur Mobiüs resté chez elle, poursuivit-il.
Le sourire de Kuroro disparut et ses sourcils froncés prirent le dessus.
— Je m'occupe du bouquin. Je te laisse te charger de la glace, annonça-t-il.
Mains dans les poches, le chef de l'Araignée prit la direction de la porte de sortie et sans même se retourner, lança un dernier conseil :
— Prends-en une avec des morceaux de pistache si tu ne veux pas qu'elle pique une crise et te fasse un monologue sur pourquoi une glace à la pistache sans pistaches c'est-
— C'est comme une nuit sans étoile, c'est bien trop déprimant, compléta Yasu. Je la connais mieux que toi Kuroro, ne l'oublie jamais.
Sur ces mots, l'homme au tatouage quitta les lieux et la discussion en resta sur cette vérité un peu trop désobligeante à ses yeux.
**********
Dans les heures qui suivirent, Kuroro s'affaira comme il l'avait annoncé à récupérer le livre de Möbius resté dans l'appartement de Natzora. Il s'y déplaça en compagnie de Phinks et comme il s'y attendait, il repéra des hommes d'Aizen en train de guetter les allers et venues vers la résidence. Les mafieux rejoignirent l'au-delà avant même de s'en rendre compte et c'est avec l'esprit léger que Kuroro revint à la clinique avec entre ses mains le livre demandé. Il le tendit à Yasu qui dédaigna l'objet et déclara :
— Va lui apporter toi-même.
— Pourquoi ? interrogea Kuroro qui n'aimait pas vraiment qu'on lui donne des ordres.
— Je dois répondre à un appel.
Yasu sortit son téléphone de sa poche et s'éloigna avec nonchalance.
VOUS LISEZ
Nos cœurs alliés - Amor fati (Kuroro x OC)
Fanfiction"Kuroro, dis-moi que tu m'aimes... Même si c'est un mensonge, dis-le-moi." Les mots résonnèrent dans l'esprit du chef de l'Araignée. La jeune femme avait un don pour le prendre au dépourvu. Dans ce monde toxique où il évoluait au quotidien, elle lui...