27. Jack

5 0 0
                                    

Les coups de Samodi sont puissants, et la douleur m'arrache des rires, ce qui enrage le frère bafoué. J'arrive à parer plusieurs coups, je lui en redonne tout autant, mais le combat perdure un moment, du moins, jusqu'à ce que Vaudou siffle.

Là, elle jette en l'air des cartes en main, ses cartes de Tarot, et nous sommes séparés de force par la Justice et le Pendu. Je me laisse faire, la lèvre en sang, mais la douleur et avoir la tête à l'envers par le Pendu ne m'empêche pas de sourire. Quant à Samodi, il me regarde avec plus d'exaspération que de colère tenu par Justice. Le bruit de combat se poursuit grâce au Cavalier et le Valet d'Épée, donnant l'illusion que nous sommes toujours en train de nous battre.

— Bon, nous pouvons discuter, débute Vaudou.

Elle désigne une table d'un mouvement de table et tout le monde prend place. Le Pendu me relâche enfin et il reprend la forme d'une carte pour rejoindre sa maîtresse, Vaudou. La Justice en fait de même lorsque le jumeau prend place autour de la table et c'est là qu'Andreia prend la parole :

— Wow, la magie des Cartes, tu es une sorcière de Tara ?

— Oui, mais je ne sais pas qui tu es par contre. Une sorcière, ça j'en suis certaine et très puissante.

Vaudou alterne son regard entre la Sorcière et moi d'un air curieux et bien trop heureuse, ce qui m'énerve déjà. Je m'empresse de faire les présentations et abréger les questions :

— Andreia, on fait équipe pour m'innocenter et on aimerait savoir ce que vous a dit Salem.

— Donc vous êtes ensemble ?

— Ta gueule, Samodi !

Je laisse mes flammes se manifester, mais ça ne fait qu'amuser plus fort les deux idiots et propriétaires des lieux. Ils échangent un regard entendu et un sourire complice qui intéresse Andreia. Elle demande des éclaircissements, mais je refuse de répondre. Que ce soit à voix haute ou par message mental, je ne dirais rien.

— Alors ? m'impatienté-je.

Mon pied martèle le sol, ce qui fait sourire cette fois-ci la Concubine. Elle tapote gentiment ma main, puis elle s'adresse aux jumeaux.

— Nous n'avons pas beaucoup de temps avant que ce ne soit louche. Alors, pouvez-vous nous aider ?

— Oui, on peut, répond d'un ton boudeur Samodi.

Il se tourne vers sa sœur et nous en faisons tous de même. C'est là que nous apprenons que Salem me cherche pour apparemment me «protéger». Je me retiens difficilement de rire, et tout le monde me regarde comme si une deuxième tête me poussait malgré que cela peut arriver à certains Chtoniens. Je secoue la tête et je dissipe le malentendu :

— Ce n'est pas drôle, je le sais, mais ça devient du grand n'importe-quoi cette histoire. Salem met le mandat d'arrêt, mais elle veut ensuite me protéger ?

Andreia prend la parole et elle fait la remarque :

— Tout le monde sait que tu n'aurais jamais tombé dans ce genre de piège, elle s'y est pris complètement de travers. Elle aurait dû te mettre au défi d'enquêter sur cette créature de feu. Tu es bien trop fier pour refuser un défi.

— Elle te connaît bien. Je l'aime bien, la sorcière, souffle Vaudou impressionnée.

Je hausse un sourcil à sa tirade qui est confirmée par les propriétaires jumeaux du Dr Facilier. Andreia détourne le regard, gênée, et elle sursaute lorsque j'essaie de lui toucher les cheveux. Ils sont sur son visage, mais surtout, leur couleur a vacillé. Sa magie est troublée à cause de moi ? Elle me repousse, mal à l'aise et je fronce les sourcils.

— Lâche-les, m'ordonne-t-elle.

— Pourquoi ? Ce ne sont pas les vrais, non ?

Le regard blessé d'Andreia me fait l'effet d'un coup en plexus, si bien que ça réveille ma Lanterne qui se repose depuis tout à l'heure. Je la sens bouger et se figer en voyant ce que je vois. Elle me traite d'imbécile, mais je l'ignore. J'essaie d'attirer l'attention de la sorcière, je tente même de lui parler via notre lien mental, mais elle me bloque. Elle se lève d'un coup et elle coupe net toute discussion :

— Nous devons partir, ça fait déjà trop longtemps que nous parlons. Samodi, tu m'accompagnes en avant ?

Le jumeau est perplexe, mais il obéit en me lançant un regard réprobateur, mais incrédule. Je suis sur la même longueur que lui, je ne comprends. Je me tourne vers Vaudou et elle secoue la tête. Nous sommes debout face à face et je grogne

— Quoi ?

— Je te donne un conseil, Jack : nous avons tous des complexes, et ta sorcière n'est pas l'exception à cette règle.

Elle me pousse vers la sortie et je la laisse faire, mais je refuse de partir sans plus que cette réponse dès plus vague.

— En français, Vaudou !

— Je ne peux pas te le dire, tu dois comprendre tout seul.

Elle me pousse hors de son bâtiment et je me bêche dans les escaliers. Je gémis en déboulant les marches, la porte claque derrière moi et je me frotte le crâne.

Je suis censé comprendre ? La descente devait-elle m'aider ?

Ô ! Lanterne, c'est pas le temps de me lâcherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant