XV. Secrets

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« I have to live this life I chose » - Aaryan Shah

(Je dois vivre cette vie que j'ai choisie)

Fate

Le temps nuageux renforce l'air triste que je ressens.

Dans ma poitrine, c'est une pointe qui traverse douloureusement mon cœur quand je repense que le week-end est déjà passé.

Et j'ai l'impression de n'avoir rien fait durant ces deux jours, à part me perdre dans mes pensées et observer le temps qui passe.

À peine engagée sur la route pour aller jusqu'à l'université, je repense à tout ce que j'ai fait durant ces deux jours de repos.

Enfin presque de repos.

Tout d'abord, j'ai recommencé à écrire.

La première fois, en repensant à la petit fille que j'étais, puis en imaginant la femme que je suis devenue.

Chaque soir, alors que le sommeil me manquait, j'attrapais mon nouveau carnet, un stylo, et j'écrivais en observant la lune par delà mes volets entrouverts.

Quand j'étais petite, je rêvais toujours de ce moment, alors je l'ai réalisé.

Et même si quelques phrases sur du papier n'égaleront jamais la douleur que j'ai ressentie, je me répétais à la place que je devais laisser passer le temps pour mettre les bons mots sur le flux de mes pensées.

Et à cet instant, j'ai encore envie d'écrire à défaut de savoir dire tout haut ce que je ressens.

Car si je n'ai plus envie de me confier, c'est en grande partie car on ne m'a jamais écouter quand il le fallait. J'ai du prendre sur moi très tôt, et aborder une maturité prématurément.

Et de ce fait, j'ai toujours envié les enfants de mon âge qui pouvaient faire tout un tas de choses auxquelles je n'avais jamais assisté.

Tout comme ma relation parentale.

J'en veux beaucoup à mes parents pour tout le mal qu'ils m'ont fait dans mon passé et qu'ils n'ont jamais su remarquer. Cela se répercute désormais sur mon présent. Et il me faudra beaucoup de temps avant de pouvoir pleinement soigner toutes mes blessures.

Alors, pour ne plus laisser les autres me blesser, je me suis renfermée en gardant tout pour moi.

C'est peut-être pour cela qu'aujourd'hui je ressens une grande difficulté pour éprouver quoi que se soit.

Je sais bien que notre vie nous a été donnée pour survivre, mais je ne me voyais même plus vivre.

Et puis, à quoi bon vivre lorsque rien ne nous pousse à continuer à nous battre ? Des fois j'aimerai juste profiter de la vie qui m'a été donné.

Des fois, je voudrais juste partir ou alors m'envoler. Faire le tour du monde et voyager, ou bien avoir une vue sur ma vie professionnelle future. Partir, partir loin et me retrouver dans un cabinet en train d'exercer mon métier, ou alors partir encore plus loin et me retrouver au bord de la mer à taper contre mon clavier tous ses rêves d'enfant que j'ai toujours imaginé...

Mais ce que je voudrais par dessus tout, c'est souffler. Me couper de tout et respirer.

Le soir, en écrivant, je perdais souvent le cours de mes pensées à travers mes lignes, alors j'ai réalisé qu'on parvenait à trouver les mots seulement quand on les pensait. Pas quand il le faut.

Je ne savais plus quoi écrire alors que pourtant, un tas de choses tournait dans ma tête. Et ce sont ces même pensées qui me me maintiennent éveillées la nuit. J'ai fini par arrêter de compter le nombre de soirées que j'ai passé sans dormir, et que les insomnies ont finit par emporter.

Le Yin et le Yang [T1- TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant