Le Yin et le Yang [T1- TERMINÉ]

XVII. Mon cher journal...

« Tout ce que je voulais c'était fuir la routine mais c'est devenu la routine » - Orelsan

Fate

Je rentre à l'appartement en tenant difficilement mon sac qui déborde entre mes bras.

Je pensais qu'il serait plus difficile de trouver un magasin ouvert à cette heure tardive mais je me suis trompée. Plusieurs petits fastfoods était encore éclairés de mille feu pour attirer leur dernière clientèle.

A l'entrée de mon salon, je passe un petit moment à taper à l'aveugle contre le mur à la recherche de l'interrupteur avant de finalement frapper au bon endroit.

Toute la pièce plongée dans le noir s'éclaire soudain. Je peux dès à présent me rendre jusqu'à la cuisine sans craindre de me blesser.

Une fois à la cuisine, je dépose mon sac sur le comptoir pour ranger tous mes nouveaux aliments à leur place.

En réalisant cette tâche, je remarque que mon estomac se tort dès que je pose mes yeux sur un plat qui me mettait pourtant l'eau à la bouche dans le magasin.

J'ignore ses contestations et remplis le pot de nouilles instantanées d'eau jusqu'au trait avant de pouvoir le faire chauffer.

L'odeur emplit mon petit appartement, et ce n'est que maintenant que je me rends compte de la faim qui me creuse depuis plusieurs jours.

J'ai l'impression de sauter mes repas à l'université alors que je vais tous les jours dans ce self toujours bondé d'étudiants à toutes les heures de la journée.

Je m'arrête un instant, tentant de réfléchir à cette raison.

C'est peut-être parce que j'ai la sensation d'être étouffée lorsque je suis entourée de trop de monde que je crois ne rien manger.

Je n'aime pas me retrouver entourée par trop de monde.

Certaine fois, j'ai l'impression qu'ils me regardent tous et alors, tout mon corps se met en alerte et j'ai l'impression d'être déconnectée de la réalité. Regardant à travers les yeux d'une autre personne, j'espère intérieurement que mon cerveau ne va pas exploser tant il cogite.

Mon esprit serait alors tellement concentré sur ce qui m'entoure qu'il ne prendrai même pas conscience de ce qu'il est en train de faire. Pourtant par pur automatisme.

C'est fort possible.

Je prends cette cause comme l'élément de résolution à mes problèmes et m'installe ensuite derrière le petit comptoir pour déguster mon plat déjà cuisiner.

Dès la première bouchée, un petit gémissement de satisfaction m'échappe alors que le goût artificiel des nouilles entre en contact avec ma bouche.

J'avais sacrément faim finalement.

Je mange si rapidement mon plat que je ressens une pointe de déception lorsque je me vois jeter l'emballage à la poubelle.

Non, tu as assez manger Fate.

Mon esprit prend vite le contrôle sur la situation et je me laisse guider par ses mots tranchants. Je détourne le regard de tous les paquets de gâteau que je me suis permise d'acheter avec le peu d'économie que j'avais mis de côté.

Je vais de droite à gauche dans mon appartement ne sachant pas quelle destination emprunter ni ce que je compte faire par la suite alors que l'astre blanc m'offre pourtant la réponse.

Je l'ignore et décide de regarder partout autour de moi.

Mon appartement n'est pas très grand mais bien suffisamment pour accueillir une étudiante comme moi.