XXII. lettres découvertes

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« c'est quand on risque de perdre les choses qu'on comprend leur valeur » - Orelsan

Erhan

2 heures avant le retour de Fate à son appartement.

Je gare ma moto dans l'allée de la résidence et enlève mon casque de ma tête.

Je passe une main dans mes cheveux pour y remettre un peu d'ordre puis je me relève.

J'enlève mes gants en cuir que je fourre dans mon casque et les change contre une autre paire.

J'attache le casque à l'une des poignées et m'avance de quelques pas en levant les yeux vers la résidence.

Mon regard inspecte toutes les fenêtres en essayant de deviner laquelle peut être la sienne. Puis je me souviens que son appartement se situe au rez-de-chaussé.

Si les paroles de Fanny sont correctes, le numéro d'appart de mon destin est le 14.

Aile gauche, appartement numéro 14 au rez de chaussée, sur la droite.

Je plaque un air confiant sur mon visage dès que je franchis les portes de l'aile gauche qui mène sur un long couloir.

Habitué à me déplacer dans le plus grand des silences, je pénètre dans le bâtiment et effectue un allé sans retour au rez-de-chaussée pour trouver son appartement.

Je le repère rapidement.

Je m'avance jusqu'à lui mais dans une démarche assurée pour ne pas renvoyer un comportement suspect quant à ma venue inhabituelle ici.

J'ai l'impression que toute les caméras de surveillance sont braquées sur moi.

Puis, à l'abri des regards indiscrets qui pourrait se balader sur ma personne inconnue en ces lieux, je passe ma main dans l'intérieur de ma veste noire pour en sortir un double des clés de cet appartement.

Elles ont été minutieusement reproduites par Max pour que je puisse ouvrir la porte de cet appartement comme s'il s'agissait du mien.

Mais je peux intérieurement me remercier d'avoir pensé à cette idée plus tôt.

J'ai tout d'abord demandé à Fanny de trouver les clés d'origine dans les affaires de Fate un soir lorsqu'elles étaient toutes les deux au bar.

Elle les a apportés jusqu'à Max, garé sur le parking arrière, qui à l'aide de la technologie, a pu reproduire le modèle en moins de temps qu'il n'en faut.

C'est toujours mieux que de devoir crocheter la serrure.

Pendant ce temps, Fanny surveillait les moindres faits et gestes de la concernée qui ne se doutait de rien avant de remettre ses clés d'appart à leur place.

Heureusement que Fate avait l'air d'avoir l'esprit ailleurs ce soir-là.

Sinon je pense qu'elle aurait vite remarquer le changement de place dans ses affaires à l'origine disposées au même endroit.

Et c'est comme ça qu'aujourd'hui je tiens une copie de ses clés en main.

Je m'en veux quelque peu d'avoir demander à Fanny de faire une chose pareille à l'insu de Fate, mais il le fallait bien pour nous faciliter les choses.

Le Yin et le Yang [T1- TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant