Le Yin et le Yang [T1- TERMINÉ]

XXX. Agitation soudaine

« ils ne voient que par la méchanceté du monde » - Seth Sad

Fate

The Palace, 18h06

Atila me tire par le bras pour m'emmener jusqu'aux vestiaires.

Sans qu'elle ait besoin de me le dire, j'ai l'impression que je dois des explications à ma meilleure amie.

Les derniers évènements se sont déroulés si vite que je n'ai pas pensé à la prévenir du rapprochement entre Erhan et moi.

Elle referme la porte derrière nous, et nous assoit ensemble à nos places habituelles.

Le regard droit devant elle, mon amie prend une grande inspiration avant de se tourner vers moi.

Je lis dans son regard, toute la peur qui l'a traversée, mais aussi toutes les questions qui se bousculent dans son esprit.

Je reste silencieuse, attendant qu'elle dise les premiers mots.

- Fate, depuis quand est-ce que tu traînes avec ce bad boy ?

Je la regarde droit dans les yeux, retenant de peu le rire qui a voulu s'échapper face au surnom qu'elle donne toujours à Erhan. Heureusement que mon sérieux a pris le dessus.

Le petit gangster lui a fait mauvaise impression dès le premier jour. Et je vois que ce n'est pas près de changer. Même si je dois avouer qu'elle a certaines raisons de se méfier.

J'ai confié beaucoup de choses à mon amie depuis notre première rencontre ici même, dans ce bar, mais j'ai toujours passé sous silence mon enfance où j'ai connu Erhan avant de le perdre de vu.

Je ne lui en ai pas parlé parce que je pensais qu'il faisait parti de mon passé. Mais je me suis trompée.

Alors non, elle ne sait pas réellement qui il est.

Elle ne l'a pas connu, tel que je l'ai connu.

Car pour moi, il est beaucoup.

- A vrai dire, depuis peu. Durant l'alerte, il est resté à mes côtés pour me protéger.

- Pour te protéger ? Fate, je suis certaine que tu es suffisamment grande pour le faire toute seule, même si un peu d'aide ne se refuse pas. Mais tu as vu son profil ? Je ne doute pas une seule seconde qu'il était dans le coup.

Je fronce mes sourcils face à sa remarque.

À la façon dont réagit ma meilleure amie, je comprends que le monologue d'Erhan sur les gangs à la rentrée, lui est resté en mémoire. Elle n'a pas du encore le digérer.

D'après elle, il baigne dans quelque chose d'illégal qu'il cache correctement en venant à l'université comme si de rien n'était.

Je veux bien la croire, faisant moi-même partie de ce monde. Mais Erhan ne me veut aucun mal. Je ne peux pas douter de lui.

S'il avait été un réel danger pour moi, Dawn me l'aurait dit dès les premiers jours.

- Atila, je n'en sais rien. Mais ce que je sais, c'est que ce n'est pas moi qui l'ai choisi, c'est mon cœur.

C'est dit.