Le Yin et le Yang [T1- TERMINÉ]

XXXI. Mission réussie ?

« Accepte la fin de quelque chose pour pouvoir en reconstruire une autre » - Damso

Fate 

Dans les vestiaires, je me change à la hâte.

Une fois que c'est chose faite, je repose mon dos contre le mur en fermant mes yeux et lance la musique sur mon téléphone dans le seul écouteur que j'ai enfoncé dans mon oreille.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre à nouveau et mon amie me rejoint rapidement.

     - Comment ca va mon chat ?

     - Ça peut aller, et toi ?

     - Crevée. Mais bien heureuse que cette soirée touche à sa fin. 

Je retire mon écouteur puis me relève. 

Derrière moi sur le porte-manteau, pend toujours la veste que Erhan m'avait prêtée.

     - Au fait, ce soir Naos me raccompagne jusqu'à l'appartement, mais nous allons peut-être sortir faire une tour en ville. Tu veux te joindre à nous ?

     - Oh non désolé, ce soir je ne rentre pas de suite à l'appartement, j'avais prévu de faire mes courses.

Je baisse le regard, honteuse de mentir à ma meilleure amie. Mais les conditions m'y oblige. Elle semble ne rien remarquer quand elle reprend la parole.

     - Ce n'est pas un problème, on peut t'accompagner !

     - Non Atila, ce ne sera pas la peine... Mais merci quand même. Rentre bien au chaud et repose-toi surtout. Tu me préviendra de ce que tu fais. Avec tout ce qui se passe, ce n'est pas le meilleur jour pour sortir en ville.

     - D'accord, dans ce cas je n'insiste pas, et je te promets de faire attention. Tiens-moi aussi au courant.

     - Bien sûr.

J'enfile la longue veste noire en sortant du vestiaire pour pouvoir affronter le froid avec moins de difficulté.

Dehors, Naos sort sa tête de la voiture pour me saluer. Mon amie me prend dans ses bras avant de me quitter pour aller le rejoindre.

Quand Atila est bien installée, Naos redémarre. Je regarde le salut de la main de mon amie par-dessus la fenêtre entrouverte tandis que la voiture s'éloigne.

Quand je me retourne, je tombe nez à nez avec Fanny. 

Je plaque ma main sur mon cœur alors que j'ai manqué de peu de faire une crise cardiaque.

     - C'est son nouveau copain tu crois ?

     - Euh, je n'en sais rien. On est à la fac ensemble.

     - Sympa.

Je fronce mes sourcils mais essaie de rester impassible en croisant mes bras sur ma poitrine. Je ne comprends pas tout à fait pourquoi elle me pose ces questions mais je ne le lui fait pas savoir.

De plus, la vie privée de mon amie ne la concerne pas.

Et puis, depuis quand elle m'adresse la parole ?

     - Est-ce que tout va bien de votre côté ? J'avais l'impression que l'ambiance était plus tendue que d'habitude ce soir.

Je détourne la conversation en espérant en tirer profit.

Elle relève ses yeux verts dans ma direction puis affiche un sourire faussement timide.

Cela ressemble plus à un rictus forcé.