18 - La clé de ma liberté, c'est la vérité

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Je franchis enfin la porte du casino, le souffle court, mes yeux rougis et gonflés, mon mascara ayant coulé sur mes joues, mon nez bouché, et une migraine qui me martèle le crâne. L'ensemble de mon être semble épuisé par les émotions de la journée. Je m'empresse de me diriger vers les vestiaires pour me remettre un peu en ordre.

Cependant, à peine ai-je le temps de me regarder dans le miroir et d'essayer de rectifier les dégâts causés par mes larmes que je sens une présence derrière moi. Je me retourne et trouve Bertrand, les bras croisés, m'attendant de pied ferme. Son visage trahit son mécontentement, et je sais que je suis dans de beaux draps.

- Tu as vu l'heure, Maxine ? me lance-t-il d'un ton sévère. C'est intolérable d'arriver en retard, en plus dans cet état ! Tu n'es pas du tout présentable.

Une bouffée de colère monte en moi, et je sens l'envie irrésistible de tout foutre en l'air, de démissionner et de partir loin de cet endroit. Cependant, je retiens ma frustration à la dernière seconde et essaie de m'expliquer, la voix tremblante.

- Bertrand, je... j'ai eu un contre-temps imprévu, je balbutie. C'est vraiment important, sinon je ne serais pas arrivée en retard. Je suis désolée pour mon état, je vais me remettre en ordre tout de suite.

Bertrand me fixe d'un regard dur, imperturbable face à mes explications. Il semble déterminé à faire de cette situation un affrontement, et mon cœur bat de plus en plus fort, prêt à imploser de nervosité. Il se met à me blâmer, pointant du doigt mes lacunes professionnelles.

- Maxine, tu es constamment en retard, tu n'es pas professionnelle, et tu te laisses emporter par tes émotions. Tu devrais mettre tes problèmes personnels de côté lorsque tu es au travail, me sermonne-t-il.

Je garde le silence, préférant ne pas répondre, car je sais que toute tentative de réplique ne ferait qu'aggraver la situation. Les mots durs de Bertrand résonnent dans ma tête, et je me sens accablée par la pression. Mon désir de justice, ma quête de la vérité sur l'accident de mes parents, tout cela se heurte à la réalité de mon emploi au casino, où mes faiblesses sont exposées sans pitié.

Je sens que mes mains tremblent légèrement, mais je lutte pour garder mon calme. Mon emploi est essentiel pour moi, non seulement pour les revenus, mais aussi pour la stabilité qu'il m'offre.

Bertrand peste un peu plus, puis, visiblement agacé, décide de s'en aller en me lançant un dernier avertissement :

- Sois derrière le bar dans deux minutes, Maxine, dit-il d'un ton cinglant.

Une fois qu'il a quitté la pièce, je soupire profondément, laissant échapper toute la tension accumulée. Je me dirige rapidement vers les vestiaires, soulagée qu'il ne soit plus là pour me surveiller. Là, je me change en vitesse, retirant les vêtements froissés et tachés de mon escapade sur les hauteurs de Monaco. Je troque ma tenue négligée contre l'uniforme du casino, enfilant la chemise blanche impeccable et le pantalon noir assorti.

Mon visage est un peu pâle, et mes yeux montrent encore des signes de fatigue et de larmes. Je décide de faire l'impasse sur le maquillage complet et me contente de quelques retouches pour cacher les marques de mascara laissées par mes larmes. Je prends une profonde inspiration pour retrouver mon calme, puis je quitte les vestiaires avec l'intention de rattraper le temps perdu derrière le bar.

Je franchis la porte des vestiaires et pénètre dans la salle principale du casino, reprenant mon poste derrière le bar. Les clients sont déjà nombreux, et l'agitation est palpable. Je me prépare à affronter les regards inquisiteurs de Bertrand et les murmures des clients impatients, mais dès que je me tiens derrière le bar, Victor s'approche de moi.

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