Tous nos dérapages

19 - C'est un signe de la vie

Le dimanche aux alentours de dix-huit heures, je marche dans les ruelles pittoresques de Monaco, le soleil déclinant baignant la principauté d'une lumière douce et dorée. Le travail m'attend au casino, mais avant de m'engager dans cette soirée trépidante, je sens le besoin impérieux d'envoyer un message de soutien à Pierre. Aujourd'hui, c'est le jour de sa course, un événement qui compte énormément pour lui, et je veux qu'il sache que je pense à lui, que je le soutiens, et ce, malgré la distance qui nous sépare.

Je me pose rapidement sur un banc à l'ombre d'un palmier, mon téléphone en main, et je prends le temps de composer un message d'encouragement. Mes doigts effleurent l'écran tactile alors que je laisse les mots s'épanouir, porteurs de tout mon espoir et de ma confiance en lui.

MAXINE

Il paraît que c'est le grand jour 😊 J'espère que tu te sens bien, et que tu es déterminé à gagner. En tout cas, que tu gagnes ou pas, sache que je t'admire et que je suis fière de toi. Donne tout ce que tu as, et montre-leur ce dont tu es capable. Sois prudent et reviens en un seul morceau, champion ! 🏁

Après avoir envoyé mon message d'encouragement à Pierre, je reste assise sur ce banc, prenant le temps de m'imprégner de l'atmosphère paisible qui règne dans ces ruelles en ce début de soirée. Les passants s'enfoncent dans la foule, les chiens en laisse profitent des derniers rayons de soleil, et la vue sur la mer est simplement magnifique. Parfois, je ressens ce sentiment étrange de sortir de mon propre corps, comme si je flottais au-dessus de la scène qui se déroule devant moi. Ce n'est pas effrayant, bien au contraire, c'est apaisant. Un sourire calme se dessine sur mes lèvres alors que je m'abandonne à cette sensation de légèreté.

L'air est empli du doux parfum des fleurs méditerranéennes, et le murmure des vagues en contrebas crée une mélodie apaisante. J'observe les couleurs chaudes du coucher de soleil qui se reflètent sur les façades des bâtiments et dans l'eau scintillante de la Méditerranée. Monaco, avec sa beauté enchanteresse, semble être un monde à part. Bien que ce monde est la cause de tous mes soucis. C'est à cause de Monaco que mes parents sont morts. C'est magnifique, mais c'est diabolique en même temps.

Je laisse mon esprit vagabonder, me perdant dans les pensées et les souvenirs. Il y a tant de questions sans réponses qui tourbillonnent en moi, tant de démons intérieurs à affronter. Mais en cet instant, ici, sur ce banc, je parviens à trouver un semblant de paix. La brise marine caresse mon visage, et je ferme les yeux pour savourer ce moment de quiétude.

Un jour, tout sera derrière moi, j'en suis persuadée.

Mais en attendant, je savoure ce moment de calme et de sérénité, perché sur ce banc, à observer le monde qui m'entoure. La vie à Monaco est une expérience à part entière, faite de contrastes et de surprises. Peut-être, un jour, parviendrai-je à résoudre l'énigme qui m'a hantée pendant tant d'années. Pour l'heure, je laisse simplement mon esprit vagabonder, profitant de l'instant présent, et lâchant prise sur les soucis qui me tourmentent.

Tandis que je contemple la foule qui passe devant moi, je me sens comme une étrangère, détachée de cette réalité, presque invisible aux yeux de tous. Les visages anonymes défilent, chacun avec son propre univers de préoccupations, ignorant ma présence. J'ai l'impression d'être un spectateur silencieux, observant le monde tourner sans moi. Sans y faire partie.

Puis, soudainement, mon regard est captivé par une petite silhouette blonde au milieu de cette marée humaine. Mes yeux s'écarquillent et mon souffle se suspend. C'est comme si le temps s'était figé. La petite fille, les cheveux blonds et bouclés, les grands yeux gris désemparés, ressemble étrangement à ce que j'étais à son âge. C'est troublant, comme si un écho du passé se manifestait brutalement devant moi.