36 - Avant eux, il n'y avait personne

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Les premiers rayons du matin se reflètent contre les murs et m'aveuglent. Mes paupières, encore alourdies par une nuit de sommeil profond, se soulèvent lentement, révélant la pièce paisible qui m'entoure. La sensation soyeuse des draps enveloppe ma peau, et je m'aperçois peu à peu que je repose dans la chambre d'amis, ce cocon qui m'avait déjà accueillie lors de mon premier rendez-vous avec Pierre. Le lit, vaste et accueillant, offre un confort luxueux que je savoure avant de reprendre pleinement conscience de mon environnement.

À mes côtés, l'espace réservé est impeccablement rangé, comme s'il n'avait pas été perturbé depuis mon sommeil. Mes pensées s'égarent dans le dédale de la veille, cherchant à reconstituer les détails de cette journée partagée avec Pierre qui s'évanouissent dans le brouillard de ma mémoire. Seule la certitude de sa compagnie demeure. Le film, lancé gentiment par Pierre, est le dernier fragment que j'arrive à identifier avant que mon esprit forme un gigantesque trou noir.

Ça ne m'étonnerait pas que je me soie endormie. Il faut dire que ces temps-ci, je pourrais m'endormir dans les endroits les plus farfelus comme un narcoleptique.

Je me redresse légèrement sur les draps de soie grise, savourant la délicatesse du tissu contre ma peau. D'un geste instinctif, je passe mes doigts dans mes cheveux pour les attacher en un chignon rapide, libérant mon visage des mèches échappées durant la nuit. Mes sens s'éveillent progressivement, et dans la quiétude de la chambre, mon regard se pose sur la table de chevet où repose mon téléphone, délicatement posé.

Avec précaution, j'attrape l'appareil, curieuse de découvrir s'il a recueilli des nouvelles pendant mon sommeil. Mes yeux s'arrêtent sur un message reçu de Victor, quelques minutes avant mon réveil. Ses mots empreints de sollicitude réchauffent mon cœur qui étonnamment, se porte bien aujourd'hui.

VICTOR

Tout se passe bien, ma Max ? Tu n'as besoin de rien ? Tiens-moi au courant pour que j'évite de m'inquiéter.

Un sourire sincère éclaire mon visage. Victor, ce frère protecteur, veille toujours sur moi, s'assurant que tout se déroule comme il se doit. À présent, il y a deux hommes qui s'inquiètent pour moi, et c'est un sentiment que j'avais oublié. Avant eux, avant Victor, avant Pierre, il n'y avait personne. L'idée d'être seule au monde, sans personne pour se soucier de votre bien-être, peut être profondément destructrice, croyez-moi.

Je rédige ma réponse avec soin :

MAXINE

Tout va bien, Vic, je t'assure. J'ai passé une agréable journée hier, et j'ai hâte de découvrir ce que celle-ci me réserve. Je pense à toi pour le service de ce soir. Bon courage !

Satisfaite de ma réponse, je pose le téléphone sur les draps, laissant l'atmosphère douce de la chambre envelopper mes pensées. Un soupir léger s'échappe de mes lèvres. Je suis sereine. Enfin. Puis, décidée à entamer ma journée, je me lève avec précaution. Un bref coup d'œil dans mes affaires me confirme que tout le nécessaire est en ordre. J'attrape le tout, et silencieusement, je quitte la chambre, fermant la porte derrière moi avec délicatesse, dans l'espoir de ne pas troubler le sommeil de Pierre, qui repose probablement dans une chambre voisine.

J'entre dans la salle de bain, totalement énergisée pour commencer ma routine matinale. Le carrelage frais sous mes pieds me réveille complètement, et je me prépare à affronter la journée qui s'annonce. Un jet d'eau tiède s'écoule rapidement de la douche, caressant ma peau d'une sensation apaisante. Je choisis un pantalon fluide et un petit top jaune, une combinaison légère qui me donne une allure décontractée mais soignée.

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