14 - Ce soir, j'ai compté pour quelqu'un

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Après avoir rassemblé mes affaires, je quitte les vestiaires et me dirige vers la sortie du casino. La lumière du jour commence à percer à travers les fenêtres, et l'aube annonce le début d'une nouvelle journée. Lorsque j'arrive à l'extérieur, je repère rapidement Pierre et Charles qui m'attendent près de la porte. Là où sont garées toutes les voitures de luxe.

Mon cœur s'emballe légèrement à leur vue, mais je m'efforce de garder mon calme. Il est temps de mettre un point final à cette rencontre inattendue et de tourner la page. Je m'approche d'eux, et Pierre me regarde intensément de ses yeux bleus. Je peux voir l'inquiétude et la curiosité dans son regard, et cela ne fait qu'accentuer la tension entre nous.

- Je suis là, leur dis-je alors que c'est une évidence, puisque je me trouve face à eux.

Charles regarde Pierre et moi avec sérieux, puis il propose une idée qui me fait écarquiller les yeux et coupe ma respiration.

- Écoutez, propose-t-il, on risque d'attirer à nouveau les paparazzis si on reste ici. Pourquoi ne pas aller chez moi pour discuter en toute tranquillité ? Au moins, là-bas, on ne sera pas sous les feux des projecteurs.

L'idée de me retrouver chez Charles Lemaire, l'un des pilotes les plus en vogue de la Formule 1, me semble totalement absurde. Je ne peux pas m'immiscer davantage dans leur vie, même si l'envie de répondre aux questions de Pierre me titille. J'hésite un instant, mais finalement, je secoue la tête.

- Je... bégayé-je. Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée.

- Tu peux avoir confiance en nous, Maxine. On n'a pas prévu de te tuer pour te découper en morceaux, me répond Charles avec un léger rictus.

La blague de Charles ne parvient pas à me faire sourire. Au contraire, elle alimente mes inquiétudes. Je me rends compte que m'enfermer dans un appartement avec deux hommes que je ne connais que très peu est une décision potentiellement dangereuse. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Même si, en les regardant, je ne perçois rien de malveillant en eux. Ce sont simplement deux hommes qui semblent amicaux.

Finalement, je finis par accepter, espérant que l'appartement de Charles n'est pas trop éloigné. Mon intention est claire : je ne monterai pas dans une voiture avec eux. Il y a des limites que je ne suis pas prête à franchir.

- D'accord, faisons comme ça, dis-je enfin, peu rassurée.

Ils acquiescent tous les deux, et c'est Charles qui prend la tête en marchant à travers les ruelles de la ville. Ses mains sont enfoncées dans les poches de son pantalon, et il semble paisible, comme s'il se trouvait dans son élément. Ses pas sont assurés, et il connaît visiblement le chemin. Je le suis en silence, mes talons claquant sur le sol tandis que je m'efforce de maintenir une certaine distance entre nous. À ses côtés, Pierre marche également en silence, son visage trahissant son trouble intérieur.

De temps en temps, Pierre passe sa main dans ses cheveux blonds pour les remettre en place, mais il semble perdu dans ses pensées. Je me demande ce qui peut bien se passer dans sa tête à cet instant précis. Après tout, il a fait le déplacement jusqu'ici pour me retrouver, pour en savoir plus sur moi et sur ces photos.

Nous arrivons finalement au bas d'un impressionnant immeuble qui est clairement la résidence de nombreuses stars et millionnaires. Je ne me sens pas du tout à ma place ici. Ce n'est pas mon monde, et l'idée de pénétrer dans cet univers luxueux me rend nerveuse. Je déglutis difficilement lorsque Charles tient la porte d'entrée du bâtiment dans le hall, décoré de marbre blanc, de lustres scintillants, et d'une atmosphère qui respire la richesse et l'opulence.

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