𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑. 𝐏𝐀𝐔𝐕𝐑𝐄 𝐅𝐈𝐋𝐋𝐄

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•𝐋𝐈𝐋𝐀•

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𝐋𝐈𝐋𝐀























Minute.
          Minutes.
Heure.
          Heures.
Arrêt.

Les portières s'ouvrent. Je sursaute légèrement.

    — On bouge son cul, princesse, gueule un homme, tout près de moi.

Je n'ai pas la tête à me concentrer sur ses mots. Mon attention se porte sur le bruit de fond. Pas de vent. Pas de bruit d'insectes nocturnes, de moteurs — rien. Il n'y a rien. Que nous.

Ils t'ont enfermée.

Déglutissant péniblement, je tends mes jambes hors du véhicule. Soudain, une main empoigne mon bras. On avance rapidement. Derrière nous, de nouvelles portières s'ouvrent.

Mon souffle se hache quand je l'imagine ici, à proximité. Il veut me tuer. Ils vont lui donner une occasion. Je n'en aurais plus pour me défendre.

Des instructions sont données, mais, trop préoccupée par ce qui s'est passé et ce que je n'arrive pas encore à procéder, je n'écoute rien. Après quelques mètres dans un long couloir, je devine, l'homme qui tient mon bras s'arrête, m'entraînant avec lui.

Il ouvre une porte. On gire à gauche. Le bruit est plus tamisé. Une pièce. Il me fait m'asseoir sur une chaise. Je palpe vaguement devant moi. Une table. La porte se referme. Le silence m'abandonne. Dans le noir, les images défilent. Et puis, les larmes.

Minute.
          Minutes.
Flou temporel.

La porte s'ouvre. De nouveaux pas. Des pas lourds, comme ceux de papa. Un courant d'air souffle vers ma droite. La seconde d'après, la lumière de la lampe au-dessus de ma tête m'aveugle avant que mes yeux ne s'ajustent à l'éclairage.

Je secoue la tête pour dégager les cheveux qui obstruent ma vue avant de lever la tête. Au moins, ce n'est pas le cagoulé qui a tenté de me tuer. La première chose qui me frappe chez cet homme, c'est son sourire présomptueux.

Son corps est droit, et ses cheveux grisonnants sont peignés en arrière. Ses yeux me parcourent autant qu'il le peut avant de s'asseoir sur la chaise en face de moi. Je me doute de qui c'est.

Ce doit être l'homme qui a orchestré la mort de ma sœur. Adel Shelson. Ma répulsion s'alimente en y repensant. Une rage sourde bouillonne sous ma peau, mes yeux fixés sur lui, incapable de ciller.

Après une longue respiration énigmatique, ses doigts pianotent sur la table. Je déteste sa position de supériorité. Il ressemble à papa. Il est comme papa. Il tue des gens pour l'autorité. C'est comme s'il avait compris à mon coup d'œil sur ses doigts que je n'aime pas ça.

Mais il continue, plus bruyamment, et sans briser le contact visuel qu'il rend asphyxiant. Je dois me promettre que son regard ne m'amadouera pas. J'ai vu de quoi sont faits leurs désirs. Il est comme celui qui a tenté de me tuer. Leurs gestes sont faits de noirceur, leur âme en est assujettie. À ce moment-là, je tente de me demander ce qu'Ekin aurait fait devant lui.

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