Chapitre 20 : Double jeu

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L'air extérieur me fait un bien fou.
Un peu plus et j'étais prête à vomir sur la table. Quel spectacle ça aurait été !

Après avoir pris plusieurs grandes bouffées d'air frais, je m'approche de la porte et regarde Lekha et Reva discuter en se tenant les mains. Ils sont si mignons, je les envierai presque.

Je reste à les observer quand soudain un large torse me bloque la vue. Naveen s'écarte enfin et vient se mettre à côté de moi.

- Quel joli petit couple dit-il en les désignant de son index.

- Lekha a bon goût. Reva est une jeune femme douce et charmante. Elle est parfaite.

- Non Keya. C'est toi qui est parfaite.

À ses mots, je sens mon échine être parcourue d'une onde électrique qui descend jusqu'au bas de mon dos.
Avant que je n'ai pu l'éviter, il me saisi la main et y dépose un léger baiser du bout des lèvres.

- Pitié Naveen. Ne me prends pas pour l'une de ces filles à qui tu déballes tes belles paroles. Je n'ai aucune envie de faire partie de ton tableau de chasse.

Je retire brutalement ma main de son emprise, dégoûtée qu'il me prenne pour sa prochaine proie. J'essaie de faire quelques pas pour m'éloigner de lui mais il me rejoint et se place face à moi, une mince barrière invisible séparant nos deux corps.

- Pourquoi il faut toujours que tu sois méprisante Keya ! Pourquoi je continue à t'aimer alors que tu me craches continuellement à la gueule !

- Qu .. quoi ? fais-je totalement choquée par ses propos.

- Désolé de ne pas être le salaud que tu pensais. Tu crois que ça me plaît que chacune de mes relations foirent par ta faute ? Tu imagines ce que ça me faisait de te voir avec un autre !

C'est la première fois que je le vois aussi furieux, lui qui se montre toujours imperturbable, même face aux situations les plus fâcheuses. Cet excès de colère ne m'empêche pourtant pas de réagir vivement à ses accusations que je trouve ignobles, surtout de la part d'un coureur tel que lui.

- Qu'est-ce que tu racontes ! Tu ne m'adresses presque jamais la parole et le peu de fois où tu le fais, c'est pour me rabaisser. Tu ne supportes pas ce que je suis.

- Bien au contraire, tout me plaît chez toi ! Il fallait bien que je mette de la distance entre nous puisque tu as choisi Hari. Je me demande bien ce qui t'as plu chez lui.

- Rien d'étonnant. La modestie et la simplicité te sont inconnues. Mes mots sont aussi acerbes que mon regard est assassin. Je n'accepte pas qu'il salisse la mémoire de Hari.

- Peut-être mais moi je suis vivant.

Choquée par ce qu'il vient de dire, je serre le poing et me retiens férocement de le lui coller en pleine figure. Sentant que ses mots furent trop violents, l'homme tente de se rattraper comme il peut.

- Keya, laisse moi prendre soin de toi. Ses yeux deviennent subitement plus doux. Laisse moi être celui qui réchauffera ton cœur ... et ton lit.

- Tu sais parler aux femmes, toi lance une voix suave venant de la porte d'entrée.

Lorsque Hisoka apparaît, je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine inquiétude sur la suite de la discussion.
Connaissant Naveen, il ne va pas s'écraser et surtout pas face à un humain.

- Un conseil, humain : reste à ta place et va voir ailleurs si j'y suis lance sèchement Naveen.

- C'est moi qui vais te donner un conseil. Hisoka s'avance tranquillement et se place face à nous, bras croisés sur la poitrine. Parle moi autrement ou se seront les derniers mots qui sortiront de ta bouche.

Double je(u)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant