Chapitre 43: De rage et de sang

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Bon sang ! Je vais étriper tous les hommes de mon entourage !

À commencer par cet imbécile de Lekha et son air embarrassé à chaque fois qu'il se retrouve dans la même pièce que moi. Lui qui d'habitude parle avec abondance se montre étrangement silencieux.

Je m'occuperai ensuite de Naveen. Venu voir mon frère, il ne pu cacher son inquiétude quant à mon état de santé.

" Ça ne va pas Keya ? Ton ventre te fait mal ? Tu as peut-être mangé quelque chose d'avarié. Tu devrais t'allonger, je vais aller te chercher un remède ... "

Dans d'autres circonstances j'aurais trouvé plaisant le fait qu'il soit au petit soin pour moi mais là j'ai juste envie qu'il me fiche la paix. Aussi me montré-je un peu dure envers le grand brun qui ne cherchait qu'à m'aider.

Finalement, Grand-mère congédia poliment le chasseur en lui assurant que ce n'était rien de grave, que mon mal affecte toute femme en âge de procréer.

Comprenant les paroles de la vieille femme, les joues de Naveen s'empourprèrent et il n'insista pas plus longtemps. Il se retira, espérant que je sois rétablie pour ce soir.

- Tu ne devrais pas être aussi dure avec lui. Ce garçon cherche juste à prendre soin de toi me sermonna Grand-mère une fois Naveen parti.

- Je sais Grand-mère. Je ne voulais pas me montrer impolie mais je ne suis vraiment pas d'humeur.

- Tu n'aurais pas dû te lever si tôt et confier tes courses à ton frère. Va te reposer un peu si tu veux pouvoir assister aux réjouissances ce soir. Je te prépare de quoi soulager ton ventre.

Elle a raison, un peu de repos me fera le plus grand bien.

Je rejoins lentement ma chambre, pliée en deux tant les crampes dans mon bas-ventre me font souffrir.

Une fois ma chambre atteinte, je ferme la porte et m'appuie contre elle en expirant de soulagement de me retrouver enfin seule et pouvoir m'allonger. Une petite chose bleue attire mon regard. Loin d'être fanée, les couleurs de la fleur toujours posée sur mon étagère semblent même être de plus en plus éclatantes.

Une beauté pure ... venant d'un être sombre.

Une énième contraction me plie de douleur. C'est la première fois que mes saignements sont si douloureux. Et tout ça, je le dois à cet imbécile d'humain ! Tant de contrariété n'est pas bon et mon corps y réagit violemment.

Irritée, je me dirige vers l'étagère, attrape la fleur mais ne peux me résoudre à lui arracher ses fines pétales. Ce serait injuste de passer mes nerfs sur une telle beauté innocente. Surtout que j'ai beaucoup mieux à ma portée. Un présent directement lié au magicien.

Je me précipite alors sur mon lit et relève le coin supérieur gauche, cachette parfaite pour éviter de tenter les esprits curieux. Elle est toujours là, la carte offerte par Hisoka. La reine de cœur.

Un cœur. Quelle blague ! Cet humain n'en possède sûrement pas pour agir comme il le fait ! Ce n'est qu'un sale égoïste qui manipule les autres pour pouvoir satisfaire son seul plaisir. Il n'a que faire de ce que ressentent les autres.

De colère, je déchire la carte en plusieurs morceaux qui finissent leur triste existence sur le sol de la chambre puis je m'affale sur le lit.

Je m'endors presque lorsque Grand-mère fait irruption dans la pièce et me tend le breuvage censé soulager mes douleurs. Le mélange d'huiles et de plantes est infecte mais sacrément efficace, aussi je l'avale sans rechigner.

- Hum ? C'est quoi tout ces bouts de papier ? On dirait la chambre de ton frère. Une fois remise, un peu de nettoyage ne sera pas inutile glisse t-elle avant de quitter la pièce.

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