Chapitre 25 : Visite tardive

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La serviette sur la tête, je rejoins ma chambre et m'apprête à me coucher, ne rêvant que de me laisser sombrer dans un doux sommeil réparateur.

Quelle n'est pas ma surprise de découvrir qu'un intrus se tient assis sur le rebord de la fenêtre, attendant mon retour en manipulant ses cartes avec une dextérité déconcertante !

- Bonsoir Keya dit l'homme en rangeant les cartes dans sa poche.

Réalisant que je n'ai pas mon oreillette, je lui montre mon oreille nue puis vais récupérer le précieux petit objet que j'avais posé sur mon lit.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je une fois l'oreillette mise en place.

- Je viens te rendre ta cape que tu as malencontreusement oubliée dans ma chambre hier soir.

À côté de lui, la cape soigneusement repliée repose sur le rebord de la fenêtre.

- Et tu n'as trouvé aucun moment plus propice que celui-ci pour venir me la rendre bien entendu ? questionné-je en arquant un sourcil.

- Oh que si mais pas sûr que tu aurais apprécié expliquer à l'autre brun pourquoi elle était en ma possession.

- Étrange que tu te sois privé d'un tel plaisir. Serais-tu souffrant Hisoka ?

D'une moue rieuse enfantine qui lui va étonnement si bien, il se saisit de la serviette qui était toujours posée sur mes cheveux humides et la jette au sol. Avec une étonnante délicatesse, je sens ses doigts parcourir chacune des blessures qui ornent mon visage puis attraper mon menton et approcher dangereusement ma tête de la sienne.

- Te voilà dans un bel état petite sauvageonne. Je t'interdis d'abîmer un si joli visage peste t-il en affichant une mine renfrognée.

- Tu peux te les garder tes interdictions dis-je en récupérant ma cape et allant la poser sur le dossier d'une des chaises présentes dans la chambre.

Lorsque je me retourne, Hisoka est au milieu de la pièce, observant chaque élément qui la compose.

- Ravissante ta chambre. À la fois douce et sauvage, comme toi ma jolie.

Pour moi c'est simplement une chambre comme tant d'autres dans la cité, et c'est surtout l'ancienne chambre de ma mère.

Le mobilier fait de bois réchauffe la pièce directement taillée dans la roche. Un petit escalier abrupte permet d'accéder à une mezzanine où se trouve le lit généreusement pourvu de couvertures et coussins. Accrochées aux murs, des fresques représentent quelques scènes de nos coutumes et traditions telles que la fête célébrant le passage à l'âge adulte ou des paysages de forêt. À droite de l'escalier, des étagères débordent d'ouvrages portant sur la faune et la flore du continent, des contes et légendes inondant les nombreux clans la peuplant.

Sous la mezzanine, un second couchage fait office d'assise lorsque je souhaite lire ou lorsque Lekha et moi passons la nuit à refaire le monde. Deux lanternes baignent la pièce d'une lumière chatoyante dont les reflets changent lorsque leur flamme vacille. Enfin, à gauche de la porte d'entrée, une armoire massive renferme mes vêtements tandis qu'un petit meuble placé devant la fenêtre est recouvert par une pile de livres que je n'ai pas fini de parcourir ou par de petites boites renfermant bijoux, plantes ou onguents précieux.

Nonchalamment, Hisoka se rapproche de l'escalier qui mène à la petite mezzanine et s'appuie contre l'un des garde-corps.

- Tu me fais visiter ? Son index pointé en direction de mon lit, je perçois une lueur flamboyante inonder ses iris ambrés.

Double je(u)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant