La serviette sur la tête, je rejoignis ma chambre et m'apprêtais à me coucher, ne rêvant que de me laisser sombrer dans un doux sommeil réparateur.
Quelle fut ma surprise de découvrir qu'un intrus se tenait assis sur le rebord de la fenêtre, attendant mon retour en manipulant ses cartes avec une dextérité déconcertante !
- Bonsoir Keya dit l'homme en rangeant les cartes dans sa poche.
Réalisant que je n'avais pas mon oreillette, je lui montrai mon oreille nue puis me hâtai de récupérer le précieux petit objet que j'avais posé sur mon lit.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je une fois l'oreillette mise en place.
- Je viens te rendre ta cape que tu as malencontreusement oubliée dans ma chambre hier soir.
À côté de lui, la cape soigneusement repliée reposait sur le rebord de la fenêtre.
- Et tu n'as trouvé aucun moment plus propice que celui-ci pour venir me la rendre bien entendu ? questionnai-je en arquant un sourcil.
- Oh que si mais pas sûr que tu aurais apprécié expliquer à l'autre brun pourquoi elle était en ma possession.
- Étrange que tu te sois privé d'un tel plaisir. Serais-tu souffrant Hisoka ?
D'une moue rieuse enfantine qui lui allait étonnement si bien, il se saisit de la serviette qui était toujours posée sur mes cheveux humides et la jeta au sol. Avec une étonnante délicatesse, je sentis ses doigts parcourir chacune des blessures qui ornaient mon visage puis attraper mon menton et approcher dangereusement ma tête de la sienne.
- Te voilà dans un bel état petite sauvageonne. Je t'interdis d'abîmer un si joli visage pesta t-il en affichant une mine renfrognée.
- Tu peux te les garder tes interdictions dis-je en récupérant ma cape et allant la poser sur le dossier d'une des chaises présentes dans la chambre.
Lorsque je me retournai, Hisoka était au milieu de la pièce, observant chaque élément qui la composait.
- Ravissante ta chambre. À la fois douce et sauvage, comme toi ma jolie.
Pour moi c'était simplement une chambre comme tant d'autres dans la cité, mais c'était surtout l'ancienne chambre de ma mère.
Le mobilier fait de bois réchauffait la pièce directement taillée dans la roche. Un petit escalier abrupte permettait d'accéder à une mezzanine où se trouvait le lit généreusement pourvu de couvertures et coussins. Accrochées aux murs, des fresques représentaient quelques scènes de nos coutumes et traditions telles que la fête célébrant le passage à l'âge adulte ou des paysages de forêt. À droite de l'escalier, des étagères débordaient d'ouvrages portant sur la faune et la flore du continent, des contes et légendes inondant les nombreux clans la peuplant.
Sous la mezzanine, un second couchage faisait office d'assise lorsque je souhaitais lire ou lorsque Lekha et moi passions la nuit à refaire le monde. Deux lanternes baignaient la pièce d'une lumière chatoyante dont les reflets changeaient lorsque leur flamme vacillait. Enfin, à gauche de la porte d'entrée, une armoire massive renfermait mes vêtements tandis qu'un petit meuble placé devant la fenêtre était recouvert par une pile de livres que je n'avais toujours pas fini de parcourir ou par de petites boites renfermant bijoux, plantes ou onguents précieux.
Nonchalamment, Hisoka se rapprocha de l'escalier qui menait à la petite mezzanine et s'appuya contre l'un des garde-corps.
- Tu me fais visiter ? Son index pointé en direction de mon lit, une lueur flamboyante inondait ses iris ambrés.

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Double je(u)
FanfictionÉtant enfant, Keya avait cent fois écouté son grand-père lui raconter comment des étrangers venus au-delà du mur des gardiens avaient tentés à plusieurs reprises de s'emparer des richesses de leur terre, ne trouvant au bout de leur quête que souffra...