Chapitre 42 : Retrouvailles

3 3 2
                                    

Dire que je suis en colère serait faible. Je suis furieuse.

Contre les humains qui ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont de vivre dans un monde où sortir à l'extérieur n'est pas dangereux. Contre Hisoka et le plaisir tordu qu'il éprouve à faire couler le sang. Mais surtout contre moi-même qui fait n'importe quoi depuis que cet humain est entré dans ma vie.

Nue, je retourne dans la chambre et récupère ma robe et mes chaussures avant de redescendre vers mon sac. J'en sors les habits que j'avais pris soin d'emporter la veille puis m'habille sans prendre le temps de me sécher.
Je fourre la robe bien au fond du sac puis natte mes cheveux en pensant qu'on remarquera moins qu'ils sont mouillés.
Enfin, je quitte la maison sans me retourner, vérifiant que personne ne me voit en sortir.

Étrangement, les rues sont désertes. La matinée est pourtant bien entamée, le soleil est haut dans le ciel.

Que se passe t-il ? Il n'y a personne. Même les habitations sont vides. Où ont-ils bien pu passer ?

L'inquiétude me gagne et une boule commence à grossir dans mon ventre. Quelque chose ne va pas et je n'ai pas la moindre idée de ce dont il s'agit.

J'accélère le pas et prend la direction de la place centrale, où à mon grand soulagement une foule est massée. On dirait que toute la cité s'est rassemblée autour de quelque chose dont il m'est impossible de distinguer la nature tellement il y a de monde.

Intriguée, je m'approche de la masse compacte afin de découvrir ce qui suscite tant d'intérêt. Hissée sur la pointe des pieds, je scrute le moindre indice mais une main venant lourdement se poser sur mon épaule gauche me fait sursauter et manque de me faire perdre l'équilibre.

- Alors comme ça on traîne au lit Yaya ~ raille d'une voix goguenarde mon frère en retirant sa main.

- Bon sang Lekha, ne me fais pas peur comme ça je grommelle légèrement en me retournant vers lui. Alors ? Comment s'est passée la soirée ?

Lekha semble sincèrement désolé mais retrouve vite sa mine espiègle.

- C'est moi qui devrais te poser la question ! Laisse-moi deviner ... elle fut tellement agréable qu'elle s'est prolongée jusque dans le bac !

- Contente toi de répondre fais-je un peu contrariée mais surtout mal à l'aise à l'idée de parler de choses si intimes avec lui.

- Ça va, détends toi sœurette ! J'ai monté la garde toute la nuit devant ta chambre. J'ai prétexté que tu dormais quand Grand-mère a apporté ta soupe. Et ce matin j'ai raconté que tu avais si bien récupéré que tu étais parti tôt pour faire quelques courses. Alors, qu'est-ce qu'on dit à son ingénieux de frère ?

- Que je méfierais la prochaine fois que tu voudras me baratiner !

- Ah ah ah, tu n'aurais pas tort il s'esclaffe gaiement.

- Alors ? Qu'est-ce qui se passe ? je demande.

- Le clan du Sud est arrivé un peu avant que tu ne débarques.

- Mais ils ont deux mois d'avance !

- Ils ne sont pas là pour commercer. Eux aussi ont rencontrés des humains et ils sont venus avec.

- Quoi ? D'autres humains sont là ? dis-je plus pour moi-même qu'à l'adresse de mon frère.

- Oui, et justement Grand-père vient vers nous avec l'un d'entre eux s'exclame t-il en tournant son visage vers les deux hommes qui sortent de la foule.

Double je(u)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant