Chapitre 17 : Memento mori

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Quel monde ! Je n'ai plus l'habitude depuis que j'évite toute participation aux grandes célébrations depuis un an.

Parés de leurs plus beaux habits, les habitants de la cité sont rassemblés dans les rues basses et discutent en attendant le départ de la procession. Des plus jeunes aux plus âgés, tous sont présents et forment une masse bigarrée assez compacte.

Un peu plus loin devant nous, un bras se dresse au-dessus de la foule et s'agite de gauche à droite. La moue rieuse de Léolio ne tarde pas à apparaître quelques secondes après.

- Eh, Léolio ! Viens Keya, rejoignons le propose mon frère.

Nous nous frayons un chemin jusqu'à lui et constatons qu'il est accompagné de Senritsu, Kurapika, une petite blonde au caractère bien trempé nommée Biscuit et Hanzô, un grand chauve très sympathique. Tous sont vêtus de costumes traditionnels. Cette attention me touche, prouvant la volonté des humains de s'intégrer et respecter nos coutumes.
Pendant que Lekha discute avec eux, mon regard erre parmi la foule. Certains personnes discutent, d'autres admirent les amulettes qui seront offertes ce soir aux défunts.

Soudain, un détail attire mon attention. Des cheveux flamboyants se démarquent des autres chevelures aux couleurs plus quelconques.

Hisoka.

Curieuse de voir à quoi il ressemble avec des vêtements autres que les siens, je me rapproche discrètement de lui.

Dissimulée derrière un groupe de personnes en pleine conversation, je ne suis pas déçue du spectacle qui s'offre à mes yeux.
Les mains dans les poches, l'homme observe la cité illuminée par les milliers de lanternes ornant ses rues. La tenue qu'il porte sublime parfaitement son corps musclé et sa haute stature : un ensemble noir pourvu d'un col montant, décoré tout comme le bas des manches de feuilles brodées au fil doré, couleur rappelant celle de ses yeux.

Je ne suis pas la seule à le regarder. Un petit groupe de filles gloussent indiscrètement, ce qui attire l'attention de l'individu. Les voyeuses indiscrètes rigolent niaisement lorsqu'il leur adresse un signe de la main accompagné d'un sourire charmeur.

Leur comportement m'exaspère. Je ne comprends pas comment on peut se montrer si faible devant un homme. Cela flatte son ego et lui donne l'impression que nous ne sommes que de petites choses qu'il peut manipuler à sa convenance.

Et moi ... que suis-je en train de faire ? Est-ce que je viens réellement d'aller espionner Hisoka ? Je ne vaux pas mieux qu'elles.

- Keya, qu'est-ce que tu fais là ? Ton frère te cherche demande une voix provenant de mon dos.

C'est Senritsu. Elle sourie chaleureusement en attendant une réponse de ma part.
Impossible de lui avouer ce que j'étais en train de faire. J'ai intérêt à trouver une bonne excuse.

- Je cherchais les parents d'Asha je mentis-je. Que veux Lekha ?

- Oh, rien d'important rassure toi. Il était juste un peu inquiet de ne plus te voir.

À tout les coups il a dû penser que je lui avais faussé compagnie et étais parti me cacher pour éviter les festivités.
Ne souhaitant pas faire durer son inquiétude, je rejoins la petite bande qui m'attend, postée au même endroit où je l'ai quitté quelques minutes plus tôt.
Me voyant revenir, les lèvres de Lekha s'étirent largement en un grand sourire et je peux percevoir dans les prunelles de ses beaux yeux bleus le bonheur qu'il éprouve à l'idée que je sois là.

Couvrant le tumulte la foule, le son grave et étouffé d'un cor averti la foule qu'il est temps de se mettre en marche jusqu'au mausolée qui borde la ville. C'est là que se déroulera la cérémonie, dernière demeure de nos défunts.

Double je(u)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant